Dix-sept opposants politiques angolais, poursuivis pour rébellion et tentative de coup d’État contre le président José Eduardo dos Santos, ont été condamnés lundi à Luanda à des peines de 2 à 8 ans de prison au terme d’un procès fleuve.
Le rappeur Luaty Beirao, qui avait mené une grève de la faim de 36 jours en septembre-octobre, a été condamné à cinq ans et demi de prison pour rébellion contre le président la République, association de malfaiteurs et falsification de documents.
Domingos da Cruz, présenté par le juge comme le leader du groupe, a lui écopé de 8 ans et demi de prison pour tentative de coup d’État et association de malfaiteurs.
Les condamnés présents au tribunal ont accueilli avec calme le verdict, avant d’être conduits en prison sur ordre du juge.
L’un des condamnés, Nuno Dala, en grève de la faim depuis le 10 mars, était en revanche absent lors de l’énoncé du verdict. Très affaibli, il est actuellement hospitalisé.
Un avocat représentant dix des accusés, Michel Francisco, a immédiatement annoncé son intention de faire appel du jugement.
« La justice n’a pas fait son travail de transparence, car les choses ont été politisées et le juge a seulement obéi aux ordres supérieurs venant du président de la République », a-t-il affirmé à la presse.
Les 17 opposants, qui demandent le départ du président dos Santos, au pouvoir depuis 1979, ont toujours nié les charges qui pèsent sur eux.
Le chef de l’État a annoncé le 11 mars qu’il quitterait la vie politique en 2018, après un règne au cours duquel il a constamment renforcé son pouvoir et durci la répression contre l’opposition.