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Jean Ping dans le Haut-Ogooué : «C’est moi le prochain président de la République»

Le périple de l’ancien président de la Commission de l’Union africaine dans le Haut-Ogooué consistait, pour l’essentiel, en une invite aux populations de la province d’origine du président de la République à s’embarquer avec lui dans le train de l’alternance et du changement. Un appel qui aura en tout cas été bien entendu, malgré quelques tentatives de sabotage ourdies par ses adversaires politiques.

Entamée le 21 mars dernier, le périple politique de l’opposant et candidat à la prochaine élection présidentielle s’est achevé le 27 mars dernier. Après avoir été durant la première étape à Bakoumba et Mounana, l’ancien ministre des Affaires étrangères a sillonné, du 23 au 26 mars, les départements de la Mpassa (Franceville), de Lékoni-Lékori (Léconi), des Plateaux (Bongoville), de la Lékabi-Léwolo (Ngouoni), de la Djoué (Onga), de Bayi-Brikolo (Aboumi), de la Sébé-Brikolo (Okondja) et de Lékori (Akiéni) et leurs chefs lieux.

A la tête d’une délégation de 40 personnes, l’ancien diplomate déclarait à chaque causerie dans les villages et regroupements de villages, les chefs lieux de districts et de départements : «Nous sommes venus vous voir, pour vous dire que c’est moi qui vais diriger le Gabon demain». Une déclaration que l’on pourrait dire bien accueillie au regard des cohortes de personnes allées à sa rencontre mais aussi à en juger par les ovations et l’accueil chaleureux qui lui était réservé dans cette province, présentée, à tord ou à raison, comme la chasse gardée de la famille du président de la République. Et, malgré les traquenards tendus sur le chemin de sa caravane et quelques tentatives de boycott de ses réunions publiques, avec notamment le refus qui lui était opposé d’occuper certains lieux publics, Jean Ping et les siens ont pu boucler leur agenda dans le Haut-Ogooué.

Dans un discours ressassé à l’envie, Jean Ping a dit aux Altogovéens qu’il est chez eux pour leur tendre la main afin de reconstruire ensemble un nouveau Gabon, estimant que «celui qui est à la tête de notre pays n’est pas digne de continuer à le diriger». Pour l’opposant, le monde change rapidement. Le Gabon ne doit donc pas rester à la marge de ce changement. «C’est inéluctable et il ne sera plus dirigé par un dictateur.»

Comme il l’a fait dans les autres provinces visitées, Jean ping a dressé un bilan amer de l’état socioéconomique du Haut-Ogooué, estimant que le pays n’est pas construit, qu’il manque de tout et que plus de 70% des habitants croupissent dans la pauvreté. À ses dires, depuis près de 7 ans passés au pouvoir, l’actuel président de la République n’a construit aucune école ni dispensaire, encore moins une route. Le chaumage va crescendo de jour en jour et le chef de l’exécutif se contente de détruire ce qui existe, pillant le pays avec les étrangers qui l’entourent. «Il déteste les fils d’ici. Il les exclu des affaires et du pouvoir sans raison», a dénoncé Jean Ping, ajoutant : «quand je parle d’Ali Bongo Ondimba, je ne parle pas au président de la République, je m’adresse à un candidat à la présidence de la République. Il est allé déclarer sa candidature chez moi et on ne lui a rien fait. Qui lui a donné l’autorisation de dire que je ne doit pas parler à Bongoville ? Ne suis-je pas chez moi au Gabon ?»

Répondant à l’idée qui lui est attribuée par certaines langues dans la province, selon laquelle il spoliera les Altogovéens s’il s’installe à la présidence de la République, Jean Ping a martelé : «Nous ne cherchons pas la vengeance ni la haine. Pourquoi le ferons-nous ? Et qu’est-ce que vous avez fait ? On ne dirige pas un pays avec la vengeance ou la haine. Nous vous tendons plutôt la main pour que nous allions ensemble vers la libération de la liberté, la libération du Haut-Ogooué et du Gabon». et de conclure : «N’ayez pas peur de nous. Nous vous promettons un avenir merveilleux dans un Gabon à l’abri de la peur des crimes rituels, des crimes crapuleux, de l’injustice… et du besoin de se soigner, d’aller à l’école, de travailler, de la protection sociale, de la décentralisation, la déconcentration, l’aménagement du territoire. Et il y aura une bonne gouvernance économique. Je ne ferai qu’un mandat et je m’engage pendant ce mandat à nettoyer tout ce qui va mal».

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