Révélée sur les réseaux sociaux fac-similé à l’appui, la commande d’armes à la Russie par le Gabon a été condamnée, le 6 avril 2016, par l’ensemble des membres de l’«Union sacrée pour la patrie», qui invite le peuple à la vigilance.
Très vite diffusée sur les réseaux sociaux et à travers le téléphone arabe, l’information concernant l’acheminement à Libreville, par un avion-cargo russe de marque Antonovo12 À CAS II, d’armes de guerre commandées par la présidence de la République, n’a pas manqué d’irriter les membres de l’Union sacrée qui ont condamné cette initiative qui émanerait de l’exécutif malgré la situation de crise financière qui accable le pays. « L’Union sacrée pour la patrie s’indigne du fait qu’au moment où de nombreux Gabonais meurent chaque jour faute de soins, que les écoles ne sont pas régulièrement fréquentées, en raison de la vétusté et de l’insuffisance des structures, que les crises sectorielles se multiplient du fait de la détérioration des conditions d’existence des employés, que les budgets de la République ne sont pas exécutés et l’administration gabonaise est bloquée du fait d’une trésorerie insuffisante, le président Ali Bongo Ondimba utilise les ressources publiques pour s’armer », a déclaré le président du comité de coordination de l’Union sacrée.
Cette acquisition dont la livraison aurait nécessité, selon le fac-similé d’un courrier qui aurait fuité, des consignes strictes de la part du ministre de la Défense, Mathias Otounga Ossibadjouo, à son collègue des Transports et de l’Aviation civile pour que l’avion-cargo russe ne soit pas contrôlé après son atterrissage à Libreville, aurait été effectuée en violation des textes en vigueur, notamment de l’article 11 de la constitution.
Prenant à témoin l’opinion nationale et tous les patriotes épris de paix, ainsi la communauté internationale (la France, les États Unis d’Amérique, l’ONU, l’Union européenne, l’Union africaine) sur l’attitude « belliqueuse » du pouvoir, qui oppose au dialogue inclusif tant souhaité par le peuple, une attitude arrogante qui, selon les mots d’Albert Ondo Ossa, renseigne sur les véritables desseins d’Ali Bongo Ondimba, l’Union sacrée pour la patrie a appelé le peuple gabonais à la vigilance. « L’Union sacrée pour la patrie lance un appel citoyen aux forces de défense et de sécurité, pour que ces dernières se mettent résolument au service de la loi, du peuple et non à la solde et aux convenances d’un homme, qui a manifestement échoué dans son obligation de servir la nation, conformément au serment qu’il a prêté en octobre 2009 », a déclaré le président du conglomérat de l’opposition.