Dans sa détermination d’éliminer le candidat Ali Bongo de la course présidentielle, l’opposition qui multiplie depuis des actions sur le terrain, est allée à la rencontre de la Présidente de la Cours Constitutionnelle, Marie Madeleine Mborantsuo en début de semaine courant. Et ce, après avoir discuté, quelques jours plutôt avec le Président de la Commission Electorale Nationale Autonome et Permanente (CENAP), Réné Aboghe Ella. A ces deux patrons, les opposants ont remis un mémorandum exigeant la disqualification de la candidature de l’actuel Chef de l’Etat. Sauf que la réaction de Marie Madeleine Mborantsuo n’augure pas de suite favorable à la démarche.
Un mauvais présage, le signe avant-coureur de l’échec qui attend la démarche de disqualification de la candidature d’Ali Bongo à l’élection présidentielle d’août prochain, initiée par l’opposition. En effet, si l’initiative de l’opposition de barrer la route à la candidature de l’actuel Président de la république, afin, disent-il de faire respecter le droit, parait légitime, il reste que la réaction, ou encore les explications donnée à eux par la Présidente de la Cour Constitutionnelle, Marie Madeleine Mborantsuo ne présagent pas une suite favorable à cette demande des candidats de l’opposition. Lesquels candidats affichent aujourd’hui leur détermination à mettre hors d’état de nuire les nouvelles ambitions présidentielles d’Ali Bongo Ondimba, qu’ils accusent d’avoir été élu sur la base de faux documents en 2009, et exigent de ce fait qu’il présente préalablement, pour cette fois un acte de naissance authentique, s’il veut briguer à nouveau un autre mandat présidentiel.
Et c’est dans ce sens que la cohorte des opposants, conduite par le candidat da l’Union nationale (UN), Casimir Oye Mba s’est déportée au bureau de Marie Madeleiene Mborantsuo, lundi dernier. A la gardienne des lois, Casimir Oye Mba, Guy Nzouba Ndama, Pierre Claver Maganga Mousssavou et Bruno Ben Moubamba, ont dit toute leur détermination à voir les institutions intervenant dans le processus électoral invalider la candidature d’Ali Bongo. Et cela, en lisant le droit, rien que le droit. Et c’est justement pour ce souci de voir s’appliquer la loi dans sa rigueur à tous les candidats que la délégation conduite par l’ancien gouverneur de la BEAC a remis à la Présidente un mémorandum exigeant la disqualification du candidat de la majorité présidentielle, Ali Bongo, qu’ils accusent d’avoir ainsi violé l’article 10 de la constitution gabonaise.
Une démarché déjà vouée à l’échec
C’est du moins ce qu’on peut dire d’emblée, au regard de la réaction sinon de la réponse de Marie Mado à l’endroit des requérants. Même si pour la dame des lois, « il ne s’agit pas de saisir n’importe quel juridiction parce qu’on parle d’élection », les présidentiables venus solliciter sa neutralité et sa rigueur dans l’application stricte de la loi au sujet de la validation ou l’invalidation des candidatures sont sortis de la rencontre, et comme il fallait s’y attendre d’ailleurs les cœurs meurtris de déception. Pire, la dame des lois pour enfoncer le clou de la déception leur a enjoint de verser à leur requête, s’ils veulent contester la candidature d’Ali, une décision de jugement rendue par une juridiction compétente. Ce qui est déjà impossible à trouver par l’opposition, car à ce jour aucune cour d’appel ne s’est encore prononcée sur la question. Mais les opposants qui sont loin d’être dupes savent déjà que leur bataille par les institutions est déjà perdue et n’aboutira à aucune fin favorable. C’est pourquoi, ils appellent à la mobilisation de la rue, qui pour eux représente la seule et unique alternative aujourd’hui dans leur combat pour la disqualification du candidat du Parti démocratique gabonais au pouvoir. Les jours suivants s’annoncent incertains et peut-être déterminants aussi.
Charles Nestor NKANY