Secrétaire général adjoint des Nations unies aux Affaires politiques, Jeffrey Feltman appelle les hommes politiques à éviter « les déclarations extrêmes ». Jeffrey Feltman, secrétaire général adjoint des Nations unies aux Affaires politiques, a passé deux jours au Gabon en cette période tendue précédant la présidentielle du 27 août 2016.
Après une visite de deux jours au Gabon, pays qui vote le 27 août, Jeffrey Feltman n’a pas manqué d’exprimer vendredi sa « profonde préoccupation » face aux tensions ayant cours dans cette période cruciale. L’envoyé de l’ONU a appelé les acteurs politiques « à s’abstenir de toute déclaration incendiaire », à la veille d’une manifestation d’opposants samedi à Libreville.
Un appel à l’apaisement…
Le responsable de l’ONU a prévenu que « tous les candidats et les partis politiques, ainsi que le gouvernement, partagent la responsabilité d’assurer la tenue d’élections pacifiques », »avec la participation d’observateurs régionaux et internationaux et la libre participation des médias ». Durant sa visite, le responsable de l’ONU a rencontré le président sortant Ali Bongo Ondimba, en pré-campagne avec une « tournée républicaine » en province pour un nouveau mandat de sept ans. L’émissaire des Nations unies a aussi rencontré « les figures clés de l’opposition ».
… dans un contexte de forte défiance
La Commission électorale gabonaise a validé 14 candidatures pour l’élection présidentielle du 27 août. À 57 ans, le président Ali Bongo, accusé d’inéligibilité par ses détracteurs, affrontera d’anciens caciques du régime aujourd’hui dans l’opposition. Nombre d’opposants affirment qu’il est un enfant nigérian adopté par l’ex-président Omar Bongo et l’accusent d’avoir falsifié son état-civil. Selon cette thèse, développée dans un livre en 2014 par le journaliste français Pierre Péan, M. Bongo ne peut pas être président en vertu de la Constitution, qui impose d’être né Gabonais. Deux candidats d’opposition ont déposé en début de semaine des recours devant la cour constitutionnelle contre sa candidature : l’ex-président de la Commission de l’Union africaine – et ex-beau frère du chef de l’État – Jean Ping, et l’ancien président de l’Assemblée nationale Guy Nzouba Ndama. Des opposants ont convoqué samedi à Libreville une « marche patriotique » avec notamment en ligne de mire la candidature d’Ali Bongo.
LE POINT AFRIQUE (AVEC AFP)