Alors que ses opposants exigent de la Cour constitutionnelle le rejet de sa candidature à l’élection présidentielle du 27 août prochain, Ali Bongo poursuit à l’intérieur du pays une tournée républicaine aux allures de campagne électorale. Mercredi 20 juillet, il était dans la province de l’Ogooué-Ivindo, au nord-est du Gabon. Il a profité d’un meeting pour répondre à ses opposants et distribuer les coups à ses adversaires.
Devant les habitants de Makokou, Ali Bongo a expliqué pourquoi ses adversaires exigent le rejet de sa candidature. « Ils ont peur, ils ont peur du soutien que vous apportez à Ali, voilà pourquoi ils ne veulent pas qu’Ali soit candidat. Ce sont de mauvais compatriotes », a lancé le président gabonais.
L’Ogooué-Ivindo, c’est l’une des provinces où les populations sont les plus pauvres du Gabon. Et pourtant, son sous-sol est tapissé d’or, de diamant et surtout d’un gisement de fer dont les réserves sont estimées à 1 milliard de tonnes. Si l’exploitation de ce fer n’a pas été lancé en 2006, c’est la faute de Jean Ping, a accusé Ali Bongo. Fort de ses relations privilégiées avec Omar Bongo, Jean Ping avait fait chasser les Brésiliens pour imposer les Chinois qui n’avaient aucune expérience en la matière, a-t-il affirmé. Casimir Oyé Mba qui a pris la tête du ministère des Mines, n’a pas dénoncé la magouille, a ajouté Ali Bongo.
A la fin, les populations ont regretté qu’Ali Bongo passe sous silence le phénomène des éléphants qui les enfonce dans la misère. « L’éléphant dévaste toute la plantation. Vous protégez l’éléphants au lieu de protéger les hommes ! » s’indigne une femme. « La loi dit qu’il ne faut pas tirer ; quand tu tires, tu pars en prison, donc nous nous sommes obligés d’être en prison de faim ! » se désole un homme.
Prochaine étape, le Woleu-Ntem, province réputée être un bastion de l’opposition.