Le président du Gabon Ali Bongo Ondimba lors d’un meeting de campagne à Libreville le 29 juillet 2016. REUTERS/StringerLe président du Gabon Ali Bongo Ondimba lors d’un meeting de campagne à Libreville le 29 juillet 2016. REUTERS/Stringer REUTERS/Stringer
Maixent Accrombessi, le très controversé « dircab » du Palais du Bord de Mer, a été transféré dans un hôpital marocain. Information diffusée dès hier par L’Express et confirmée ce matin par un proche du chef de l’Etat.
Selon une source familière du palais présidentiel gabonais, Maixent Accrombessi, le directeur de cabinet du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba (ABO), victime dans la nuit du 17 au 18 août d’un accès d’hypertension artérielle, voire d’un accident vasculaire cérébral (AVC), a été évacué depuis lors vers la Clinique royale de Rabat (Maroc) pour y recevoir des soins. Sollicité dès hier soir, un haut-responsable gabonais, qui accompagnait le président sortant à Tchibanga, théâtre d’un meeting électoral, nous a confirmé l’information ce lundi matin.
Ali Bongo risque de pâtir de son absence
D’origine béninoise, le très controversé « dircab » d’ABO -lequel briguera un nouveau mandat à la faveur du scrutin à un seul tour du 27 août prochain-, joue un rôle crucial au sommet de l’exécutif. Son influence, jugée démesurée y compris par d’éminents ministres et de nombreux dignitaires du Parti démocratique gabonais (PDG), lui vaut également d’être la cible d’acerbes critiques dans les rangs de l’opposition comme chez les chefs de file de la société civile.
Il se peut que « Maixent » ait été en outre éprouvé par divers épisodes récents. Notamment le décès de son père Médard, prêtre vaudou célèbre, inhumé à Cotonou (Bénin) le 31 mars dernier. Par ailleurs, de l’aveu même de son entourage, il avait mal vécu son interpellation le 3 août 2015 dans le salon VIP de l’aéroport de Roissy, interpellation suivie d’une brève garde de vue. La justice française avait alors souhaité l’entendre dans le cadre d’une enquête ouverte voilà une dizaine d’années: elle le soupçonne d’avoir perçu une commission en contrepartie de l’attribution d’un marché d’uniformes militaires à une société française, lorsqu’il officiait auprès du ministre de la Défense, qui n’était autre à l’époque que son intime Ali Bongo.
« Il est probable, précise un de ses récents visiteurs, que les tensions inhérentes à la campagne électorale en cours ne sont pas étrangères à son état de santé. La dernière fois que je l’ai vu, je l’ai trouvé fatigué et affaibli ». Une certitude : « Ali » risque de pâtir de l’absence d’un compagnon de route aussi loyal qu’impopulaire, personnage le plus influent du Palais du Bord de Mer de Libreville. « Dans les couloirs de la présidence, confirme un haut-fonctionnaire, on est entre le traumatisme et le branle-bas de combat. »
Par Vincent Hugeux, publié le 21/08/2016 à 18:44 , mis à jour le 22/08/2016 à 09:40