Au Gabon, les dés sont jetés pour l’élection du futur président du pays. Ce sont 628 000 électeurs qui étaient appelés aux urnes, hier samedi 27 août, et pas d’incident notable à signaler, si ce n’est un certain retard à l’ouverture des bureaux de vote dans la capitale. La forte mobilisation a d’ailleurs nécessité que la fermeture des bureaux soit d’ailleurs parfois retardée. Maintenant, c’est le décompte des voix qui a commencé.
Tous les PV signés doivent être convoyés sous escorte militaire, en présence du président du bureau et de ses vice-présidents. Ces PV sont remis aux commissions locales qui compilent et envoient les chiffres au niveau provincial, puis à la Commission électorale nationale et permanente (Cénap) basée à Libreville.
C’est un défi logistique puisque certaines zones au Gabon sont très difficilement accessibles. La Cénap doit faire l’ultime saisie informatique, ici, dans la capitale. Ces opérations se font en commission plénières, c’est-à-dire avec des représentants des candidats et des ministères liés à l’élection.
La proclamation finale pourra se faire d’ici mardi 30 août. Les candidats mécontents pourront ensuite saisir la Cour constitutionnelle dans les 8 jours, les magistrats ont, eux, deux semaines pour rendre leur verdict.
L’opposition demeure vive entre Bongo et Ping
Les deux camps se rendaient « coup pour coup » durant la campagne. Ils continuent de le faire après le vote. Dans la nuit, le porte-parole d’Ali Bongo, Alain-Claude Billie By Nze, a sorti un communiqué affirmant avoir noté des fraudes massives, en particulier dans les zones où les représentants de l’opposition avaient pu arriver dans les bureaux en premier. Ils dénoncent aussi les provocations et les violences exercées sur des partisans du candidat président. Puis il conclut en disant que même si aucun chiffre ne peut et ne doit être avancé, il est en mesure de dire qu’Ali Bongo remportera la victoire.
Ces propos ont aussitôt fait bondir le camp Jean Ping. Son porte-parole, Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi, estime que c’est la première fois depuis 1990 que l’opposition est accusée de fraude. Il accuse, lui, l’équipe adverse de violer la loi, ajoutant que seule la Commission électorale pouvait annoncer les résultats. Il explique aussi devoir donc annoncer ses chiffres à lui : à 2 heures du matin, après avoir compilé 40% des résultats, Jean Ping obtiendrait plus de 68% des suffrages, contre 29% pour Ali Bongo. Ce sont les chiffres donnés par l’opposition.