Des traces de sang et des impacts de balles montrent la violence des événements qui ont suivi l’annonce de la réélection du président Ali Bongo, au sein du siège de Jean Ping.
Sur ses affiches de campagne, Jean Ping promettait «un Gabon à l’abri de la peur et du besoin». Mais l’annonce de la réélection du président Ali Bongo a plongé le pays dans la violence. Dans la capitale Libreville, le siège de l’opposant porte les marques de l’assaut donné par les forces de sécurité. Fulbert Mayombo Mbenbjangoye, le responsable de l’opposition, a conduit les journalistes dans les locaux peu après être sorti de prison, où il est resté pendant 36 heures avec 25 autres personnalités politiques et civiles du pays.
«Ils nous ont demandé de ramper, ils ont tout cassé, ils ont pris nos ordinateurs», a-t-il expliqué, évoquant un «garçon d’environ 25 ans», tué dans l’assaut, et dont le cadavre est resté pendant des heures après l’assaut. «Voilà la balle qui devait me tuer. Heureusement que je me suis courbé», a-t-il poursuivi. Toujours sous le choc, il a poursuivi : «Je ne suis pas un militaire mais c’était des détonations de guerre. En 56 ans au Gabon, je n’ai jamais vu cela.»
Les émeutes qui ont suivi l’annonce de la réélection d’Ali Bongo ont fait au moins cinq morts. «Le monde entier connaît qui est le président de la République : c’est moi, Jean Ping», a lancé vendredi l’opposant, qui réclame toujours un recomptage des voix, bureau de vote par bureau de vote. «En tant que président élu, je suis naturellement très préoccupé par la situation de notre pays qui évolue vers un chaos généralisé. Aussi j’en appelle à la responsabilité des uns et des autres, afin que le pays retrouve le chemin de l’apaisement».
La Rédaction, avec AFP