L’analyse des résultats définitifs de l’élection présidentielle au Gabon révèle « une évidente anomalie », a déclaré mardi 6 septembre la mission d’observation électorale de l’Union européenne (UE).
Les observateurs de l’UE pointent le taux de participation de 99,93 % dans le Haut-Ogooué, fief de la famille Bongo, contre une moyenne de 48 % dans le reste du pays. Ce qui a permis à Ali Bongo d’être réélu de justesse, selon l’observatrice en chef de l’UE, Mariya Gabriel.
« Intégrité remise en cause »
Les observateurs « ont été autorisés à assister aux annonces publiques des résultats provinciaux dans sept des neuf provinces », précise la mission européenne.
« Les résultats n’ont pas été annoncés publiquement » dans celle du Haut-Ogooué où Ali Bongo a obtenu plus de 95 % des suffrages, « privant ainsi les parties prenantes de la transparence requise par la loi, a ajouté Mariya Gabriel. L’intégrité des résultats provisoires dans cette province est (…) remise en cause ».
En outre, « l’abstention observée dans une des quinze commissions électorales locales [du Haut-Ogooué] est à elle seule supérieure à l’abstention déclarée » par la Commission électorale nationale (Cénap) pour l’ensemble de cette province, affirme la responsable.
Mariya Gabriel réitère son appel aux autorités gabonaises « à publier les résultats bureau de vote par bureau de vote dans l’ensemble du pays, afin de faciliter un possible recours [devant la Cour constitutionnelle] qui reste la voie pour résoudre, dans le respect de la loi, la crise de confiance dans les résultats ».
Le score obtenu dans le Haut-Ogooué a permis au président Ali Bongo de remporter la victoire avec 49,80 % sur l’ensemble des neuf provinces, contre 48,23 % pour son rival Jean Ping, selon les résultats provisoires annoncés le 31 août par le ministre de l’Intérieur gabonais. Cela représente 5 594 voix d’avance sur quelque 628 000 inscrits.