Il y a 10 jours, les autorités gabonaises ont arrêté un Ivoirien de 35 ans. Yeo Sifowa Namogoh avait été recruté par l’équipe de Jean Ping, pour compiler les résultats de la présidentielle. Les autorités gabonaises, elles, accusent l’Ivoirien d’être un cybercriminel venu trafiquer les données de l’élection, envoyé par un ex-conseiller de la présidence ivoirienne Jean-Marc Zoé. Le jeune homme de 35 ans est derrière les barreaux à Libreville depuis le 31 août. Sa famille à Abidjan s’inquiète.
Comme le raconte son frère joint à Abidjan, Yeo Sifowa Namogoh serait arrivé le 11 août dernier à Libreville. Sa mission, selon lui, était de collecter les résultats des élections gabonaises pour donner en temps réel les tendances au candidat de l’opposition Jean Ping.
Le jeune informaticien aurait déjà réalisé ce même type de prestation en Guinée et au Congo-Brazzaville lors des élections là-bas, raconte encore son frère qui s’inquiète que cela puisse lui être reproché aujourd’hui. Le vote au Gabon est sur papier et non pas informatisé. Sa famille ivoirienne s’interroge : comment aurait-il alors pu falsifier électroniquement un résultat ?
Les autorités gabonaises accusent l’informaticien d’avoir fabriqué de faux procès-verbaux et truqué les résultats. « Fabrication de faux procès-verbaux, mise en place de collecte de données et falsification de résultats », font notamment partie des accusations retenues contre lui. Mais du côté de l’opposition, on dément.
L’équipe de Jean Ping confirme avoir recruté le jeune homme pour compiler et centraliser à Libreville les résultats qui remontaient des différents bureaux de vote du pays par le biais des procès-verbaux récoltés par les observateurs du parti de Jean Ping. Là encore on insiste, le vote est manuel. Et on s’interroge donc : en quoi enregistrer des résultats dans un ordinateur pourrait-il être qualifié de cybercriminalité ?
L’informaticien ivoirien travaillait avec trois Gabonais dans son équipe, « aucun d’entre eux n’a été arrêté », s’étonne le porte-parole de Jean Ping.
Les autorités gabonaises n’ont pas pu être jointes vendredi 9 septembre pour confirmer les chefs d’inculpation retenus contre l’informaticien de 35 ans et indiquer s’il a été présenté à la justice.