Après que la Cour constitutionnelle a validé sa « réélection » dans la nuit de vendredi à dimanche, le président sortant Ali Bongo Ondimba a prêté serment pour un deuxième septennat, ce mardi.
Circulez y’a rien à voir. Le président gabonais Ali Bongo Ondimba est donc de retour aux affaires, après que la Cour constitutionnelle a rejeté l’essentiel du recours de son rival Jean Ping. Il a prêté serment pour un deuxième septennat ce mardi à Libreville. L’héritier, rejeton de la dynastie Bongo au pouvoir depuis 1967, est toutefois à la tête d’un pays divisé par des violences post-électorales.
« Je jure de consacrer toutes mes forces au bien du peuple gabonais, en vue d’assurer son bien-être et de le préserver de tout dommage, de respecter et de défendre la Constitution et l’Etat de droit », a récité le chef de l’Etat, 57 ans, main gauche sur la Constitution et main droite levé vers le drapeau vert-jaune-bleu du Gabon. « Le peuple gabonais a fait le choix de la démocratie et de l’Etat de droit (…), à travers un processus démocratique reconnu par tous, y compris par les observateurs étrangers », a affirmé dans son discours d’investiture Ali Bongo, 57 ans.
Une « période préoccupante » pour le Gabon
Le chef de l’Etat a déploré « tous les événements malheureux qui ont suivi l’annonce des résultats du 31 août ». L’annonce de sa victoire avait alors provoqué un pic de violence de 48 heures avec des morts et des arrestations par centaines.
S’auto-proclamant « président élu » et dénonçant des fraudes électorales dans un fief d’Ali Bongo, Jean Ping avait saisi la Cour constitutionnelle, qui a rejeté son recours.
Ali Bongo a été élu avec 50,66% et 172 990 voix contre 47,24% et 161 287 voix à Jean Ping, selon la décision de la Cour rendue dans la nuit de vendredi à samedi.
Soulignant la « période préoccupante » que traverse le pays, Ali Bongo qui a lancé un appel au dialogue et évoqué des réformes constitutionnelles comme « des élections à deux tours » et « la limitation de la durée des mandats électifs ».
La France était représentée par son ambassadeur
Quatre chefs d’Etat africains (Mali, Niger, Togo, Sao Tomé) assistaient à la prestation de serment devant les corps constitués du Gabon, ainsi que les Premiers ministres du Sénégal, Tchad, Congo, Maroc et de la Centrafrique. La France était représentée par son ambassadeur à Libreville, tout comme les Etats-Unis.
« Qu’ils viennent ou pas, ça ne change rien puisque la France n’a plus de diplomatie. C’est Bruxelles qui donne le la », a commenté le porte-parole du gouvernement Alain-Claude Bilie-By-Nze.