Les messages circulent depuis quelques jours sur les réseaux sociaux au Gabon, des appels à ne pas aller travailler, à ne pas ouvrir les commerces pour cette journée de recueillement à l’appel de l’opposition. Le camp de Jean Ping, candidat malheureux à la présidentielle, veut rendre ainsi hommage aux victimes des violences postélectorales. Un appel diversement suivi dans la capitale.
Le constat général, c’est que Libreville ne ressemble pas ce jeudi à une ville morte. Quasiment tous les commerces, les cafés du centre-ville sont ouverts, les taxis circulent, il y a du monde un peu partout.
Cependant, les avis sont partagés d’un camp à l’autre. Un haut cadre proche de Jean Ping estime que dans l’administration publique trois quarts des travailleurs sont restés chez eux. Dans le privé, 60% d’ouvriers n’ont pas travaillé.
Ces personnes ont respecté les consignes de rester à la maison, se recueillir en silence à la mémoire des Gabonais morts pour défendre la liberté et la démocratie. Un autre cadre proche de Jean Ping confie que la journée de recueillement n’est pas un appel à une ville morte. Pour lui, toutes les personnes en activité sont des étrangers qui n’ont rien compris.
« Un échec cuisant » pour le pouvoir
Du côté du pouvoir, on se frotte quasiment les mains. « C’est un échec cuisant », s’est régalé le ministre de la Communication Alain-Claude Bilie Bi Nzé. Le porte-parole du gouvernement regrette, par contre, que les adversaires d’Ali Bongo surfent sur la douleur des parents qui ont perdu des proches pour en faire un projet politique.
Le gouvernement, et plus exactement le ministre du Travail, avait souligné ce mercredi dans un communiqué que ce jeudi restait un jour ouvrable. Une mise en garde, en quelque sorte. Une menace assez claire. Dans le privé, pas question de manquer le pointage, au risque de voir son salaire coupé. Difficile par contre d’évaluer la fonction publique.