Au Gabon, les réseaux sociaux tels que Facebook, Whatsapp, Viber, Skype et les autres qui avaient été totalement coupés sans explication durant près d’un mois, viennent d’être rétablis. C’est le grand soulagement pour les internautes. Par ailleurs, l’opposant Féfé Onanga, proche de Jean Ping, a été remis en liberté provisoire.
Margot est soulagée. Elle peut à nouveau faire des appels vidéo avec le père de son enfant qui est en France.
La coupure d’internet et surtout le verrouillage des réseaux sociaux est l’un des mauvais souvenirs que les Librevillois gardent de la crise post-électorale qui a secoué le Gabon comme l’illustrent ces témoignages : « On était vraiment éprouvés à ces moments-là ». « Nous étions énervés ; nous étions tristes. On nous a coupé la liberté d’expression, en fait. C’est vraiment dommage ».
« De toute façon, j’avais Facebook. J’ai contourné la censure ». « Mon téléphone n’avait plus de sens. C’était vraiment embêtant pour nous ». « Toutes les maisons de téléphone mobile devraient, au moins, faire un communiqué pour présenter des excuses aux consommateurs ».
François Ndjimbi est patron de Gabonreview. Son journal en ligne a gravement souffert durant cette période. « Quand le net se coupait à 18 heures, on n’avait pas mis en ligne toute la livraison. C’était quand même compliqué. J’aimerais juste qu’on me justifie pourquoi on a coupé ça. Qu’est-ce qu’on voulait cacher ? Qu’est-ce que cela pouvait permettre ? », se demande-t-il.
Selon une source officielle, la coupure d’internet et des SMS a provoqué une perte d’environ 8 milliards de francs CFA auprès des quatre opérateurs de téléphonie mobile.
Un proche de Jean Ping en liberté provisoire
Au Gabon, « soixante-dix personnes environ sont toujours en détention au dont plusieurs figures de l’opposition », selon les chiffres donnés par l’Agence France Presse (AFP) et « une trentenaire de personnes » ayant fait l’objet d’un jugement en comparution immédiate sont toujours incarcérées, « le temps de l’instruction ». Elles devraient être fixées sur leur sort l’ors d’une audience prévue mardi 4 octobre.
Plusieurs autres opposants ont bénéficié de libérations conditionnelles. C’est le cas de Féfé Onanga, président de l’association Mouvement populaire des radicaux (MPR) et coordonnateur de la campagne de Jean Ping. Il avait été arrêté à Port-Gentil le 23 septembre, accusé d’incitation à la violence. Il a été libéré, le matin du vendredi 30 septembre, mais son dossier a été renvoyé devant un juge d’instruction. Féfé Onanga dit avoir été détenu pour des motifs politiques. Il se décrit comme un bouc émissaire et demande des preuves de ce dont on l’accuse.
« Moi, j’attends la preuve, si vous avez un témoin à charge, si vous avez les éléments sonores, si vous avez des photos qui justifient que j’ai tenu une réunion et que j’étais là, devant les gens en train de dire : cassez, brûlez. C’est de manière spontanée que les gens, ici, réagissent. Il n’y a pas quelqu’un qui les incite à faire cela. Ce sont juste des rumeurs et on m’arrête suite à cela… Ce sont des supputations. Je suis toujours poursuivi. Ce sont des cabales politiques pour empêcher de faire entendre la voix de Jean Ping, dans l’Ogooué-Maritime. C’est ma mobilisation qui est très gênante. Rien ne me fera reculer. J’ai dit à monsieur Jean Ping que s’il avance, nous avançons. C’est clair. Nous irons jusqu’au bout de sa logique. Je ne veux pas enfreindre la loi mais je ne me laisserai pas intimider », a déclaré, à RFI, Féfé Onanga.