Ali Bongo Ondimba entend fermer la bouche à toutes les mauvaises langues qui soutiennent qu’il s’était «bunkerisé». En visite, ce jeudi 3 novembre au nord de Libreville, le président gabonais a tenté de rassurer tous ses compatriotes. Le cas de Ping ne semble visiblement plus le préoccuper.
Quand Ali Bongo sort de son mutisme…
L’élection présidentielle au Gabon est certes terminée, mais la tension n’est pas tombée pour autant. Même si la crise postélectorale a été jugulée et que les militaires ont rejoint leurs casernes, la psychose demeure. Ainsi, face aux folles rumeurs qui faisaient état de ce que le président réélu s’était enfermé dans son palais hypersécurisé, ABO a profité de sa visite dans la nouvelle cité « Résidences les Bougainvilliers » située dans la commune d’Akanda au nord de la capitale pour couper cour : « Je n’ai pas besoin de démentir ou de quoi que ce soit. Vous m’avez vu l’autre jour sur le chantier du port d’Owendo, aujourd’hui je suis ici. Est-ce que je vous donne l’impression de quelqu’un qui est enfermé dans mon palais ? Est-ce que je me promène avec un certain nombre de chars ? Je crois qu’il faudrait pouvoir rester sérieux. »
Même si le déplacement de tout chef d’État nécessite un minimum de précautions sécuritaires, Bongo fils ne voudrait nullement montrer une quelconque faiblesse face aux menaces que continue de proférer Jean Ping. En effet, l’ancien président de la Commission de l’Union africaine (UA) se serait rendu à Paris puis à Washington pour rencontrer des interlocuteurs qui lui permettraient d’imposer «sa» vérité des urnes. Car il continue de réclamer sa victoire au précédent scrutin présidentiel.
Mais coup de théâtre, son directeur de campagne, René Ndemezo’o Obiang, accepte de s’inscrire dans le dialogue politique initié par Bongo. De même, de passage à Abidjan, Manuel Valls, Premier ministre français, a appelé Ping à dialoguer avec le camp présidentiel. Au vu de tous ces faits, des observateurs affirment que le sort de Ping serait d’ores et déjà scellé. Toutefois, la recherche d’un consensus national devrait être le leitmotiv des autorités gabonaises afin de se mettre à l’abri de toute surprise désagréable.