Voici le pays qui bat tous les records, y compris en matière d’éducation, mais qui continue de se situer au bas de l’échelle lorsque l’on tient compte des notations d’organismes habilités à l’échelon international. Dans ce pays, près de 100% d’élèves ont la gratuité de l’école, mais dans quelles conditions apprennent-ils au sein de ces établissements depuis plusieurs décennies ?
Cette année encore, l’école gabonaise est empêtrée dans une crise consécutive à la non-satisfaction par les autorités du cahier de charges présenté par les syndicats de l’Education depuis l’année dernière. L’une des principales raisons invoquées qui vient se greffer aux conditions de travail et d’études défectueuses selon que l’on est enseignant ou apprenant. En effet, les salles de classe promises en 2009 n’ont jamais été réalisées, cela impactant sur les effectifs dans les établissements dont certains ont remplacé des maisons de passe. Et pourtant, à suivre le discours des autorités en charge de l’éducation, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, car à travers celui-ci, il ressort que les problèmes soulevés par les syndicats sont minimes devant la réalité des faits qui augure des lendemains intéressants.
Pendant ce temps, les cours ont du mal à reprendre normalement, les établissements scolaires donnant par endroits l’air d’être des foires ou des marchés à ciel ouvert, les élèves passant le plus clair du temps dans la cour de récréation lorsqu’ils consentent à se déplacer, bravant quelquefois l’autorité parentale qui s’offusque de les voir gagner les écoles et autres collèges et lycées, nonobstant le mot d’ordre des syndicats qui demandent jusqu’ici aux parents de garder leur progéniture chez eux. Quand ils sont en classe, ces élèves se retrouvent souvent sans enseignants, occupés qu’ils sont à autre chose ou carrément absents de leur lieu de travail. En fait, à y regarder de très près, les problèmes que connait le secteur Education au Gabon remontent à longtemps et le fait de s’être accumulés n’a fait qu’aggraver une situation au demeurant morose. D’où la question que nous nous posons de savoir si c’est aujourd’hui que seront trouvées les solutions aux maux qui minent la stabilité dudit secteur, ce d’autant plus que le pays est plongé, depuis l’annonce de la baisse du coût du baril de pétrole, dans une crise sans précédent qui menace l’éducation d’année blanche, la reprise normale des cours étant étroitement liée à la satisfaction des desiderata des syndicats, Conasysed, Sena…
Et ces rencontres annoncées à grand renfort de publicité du Ministre de l’Education Nationale, Florentin Moussavou avec les partenaires sociaux ont du mal à les rassurer, sinon pourquoi hésiteraient-ils toujours à s’engager sur le chemin de la reprise du moins effectivement ? Nous affirmons puisque les tours effectués dans les établissements démontrent qu’il n’y a pas cours et que ce n’est pas demain la veille que l’école reprendra au sens où enseignants et apprenants se donnent rendez-vous dans les salles de classe pour donner pour les uns, recevoir pour les autres. Ne nous voilons pas la face, l’avenir d’un pays réside dans sa jeunesse qui se doit d’être bien formée pour être sure d’être à la hauteur des défis qui l’attendent par ces temps de concurrence ardue qui exige de chacun esprit de compétitivité, persévérance et compétence.
Le Gabon veut-il rentrer dans l’histoire par la petite porte ou tient-il à faire partie du concert des nations ? C’est à cette question que devraient s’employer à répondre les autorités, tous départements confondus, si elles tiennent à ce que les populations croient au respect par eux de leurs missions régaliennes. Les enfants ne méritent pas du tout le sort qui leur est réservé, car ils ne sont ni de près, ni de loin impliqués dans les causes de la situation ainsi vécue, ce qui nous pousse à avancer qu’ils ne doivent donc pas pour cela souffrir le martyr.
Dounguenzolou