En Afrique du Sud, l’opposition continue de se mobiliser pour demander le départ du président Jacob Zuma. Lundi 10 avril, plusieurs partis d’opposition se sont mis d’accord pour unir leur force et organiser de nouvelles actions. Vendredi 7 avril, plusieurs milliers de personnes sont descendues dans les rues. Le président Zuma a provoqué une véritable tempête quand il a remanié son gouvernement il y a deux semaines et limogé son ministre des Finances. Depuis, partis politiques, société civile, milieux des affaires et même certains membres de l’ANC, le parti au pouvoir, demandent sa démission.
Neuf partis d’opposition sont unis pour faire tomber le président Jacob Zuma. Tous appellent à une journée de mobilisation mercredi 12 avril, une manifestation devant le siège du gouvernement à Pretoria. Mais le véritable combat aura lieu la semaine prochaine au Parlement quand les députés auront à voter une motion de défiance contre le chef de l’Etat.
Le vote est à main levée et l’opposition a saisi la justice pour obtenir un vote à bulletin secret, en espérant que des députés du parti au pouvoir, l’ANC se joindront à eux. « Les députés doivent avoir le droit de s’exprimer librement quand ils décident de voter contre le président, a déclaré Julius Malema des Combattants pour la liberté économique. Ils sont déjà victimes d’intimidation aujourd’hui alors qu’ils n’ont pas encore voté, alors imaginez quand ils auront voté contre le président. Ce ne sera plus de l’intimidation, mais de la violence. »
L’opposition dénonce l’intimidation dont aurait fait l’objet certains députés ANC et les propos de la Ligue des jeunes de l’ANC qui a menacé de s’en prendre physiquement à ceux qui critiqueraient publiquement le chef de l’Etat. Un signe que la démocratie est menacée, selon Mkhu-leko Hleng-wa du parti d’opposition l’IFP : « Que ce soit une personne ou 1 000 personnes qui ont été intimidées ça n’est pas une bonne chose pour la démocratie. Ce qui nous attend va être difficile, car la Ligue des jeunes a décidé de s’opposer de façon violente à tous propos contre le président Zuma. »
Les partis d’opposition appellent les forces de l’ordre à rester neutres et à assurer la sécurité de tous lors de cette journée de mobilisation.
■ Jacob Zuma qualifie les manifestations du 7 avril de « racistes »
« Il y a une résurgence du racisme dans notre pays. Les manifestations qui ont eu lieu la semaine dernière sont la preuve que le racisme est réel et qu’il existe dans notre pays. De nombreuses pancartes représentaient des opinions que l’on croyait disparues depuis 1994 (à la fin de l’apartheid), certains dépeignant même les Noirs comme des babouins. Il est clair que certains de nos compatriotes blancs ne nous considèrent pas comme des êtres humains. »