Après quatre mois de grève qui ont paralysé le système éducatif au Gabon, le gouvernement a déclenché jeudi 6 avril le paiement des primes à l’origine de la mobilisation. Il entend ainsi mettre un terme au conflit, mais le syndicat des enseignants a d’autres revendications.
« No money, no school », c’était par ce cri de ralliement que le syndicat mobilisait sa base. Le gouvernement, fragilisé par la crise économique, avouait alors son incapacité de payer les sommes réclamées. Il fallait 11 milliards de francs CFA pour éponger cette dette.
Les enseignants s’étaient alors radicalisés. Leur grève a bloqué l’école publique gabonaise durant près de 4 mois. Pour casser le mouvement, le pouvoir a utilisé la méthode forte en coupant les salaires de 800 enseignants durant 2 mois et en interdisant les activités de la Convention nationale des syndicats du secteur de l’éducation nationale (Conasysed), le principal syndicat des enseignants grévistes.
Maintenant que les primes sont payées, ce syndicat fait grise mine. « Ça aurait dû être une mesure de décrispation s’ils n’avaient pas ajouté à ça la suspension de la Conasysed et des salaires, explique Simon Ndong Edzo, leader des grévistes. Toutes ces revendications, nous allons les présenter aux enseignants le mardi 11 et ils décideront. »
L’Etat, dorénavant en position de force, joue la carte de la fermeté. « Il faut que cela soit clair pour tout le monde : la Conasysed, c’est fini, affirme Alain-Claude Bilie By Nze, porte-parole du gouvernement. Ensuite pour ce qui est des mois non travaillés, ils ne seront pas payés. Là aussi, c’est terminé. Pour ceux qui ne reprendront pas les cours, la procédure de radiation sera enclenchée. »
Les enseignants sont désormais devant un choix difficile.