Au Gabon, après la longue grève qui a paralysé le secteur de l’éducation nationale, la vague des mouvements sociaux s’abat sur les régies financières. Depuis une semaine, les grèves d’avertissement aux impôts et à la douane se sont transformées en grèves générales illimitées. Difficile de payer ses impôts, mais surtout très dur pour les transitaires de sortir des marchandises du port ou de l’aéroport.
« Jusqu’à présent, on ne sait pas quand ils vont arrêter leur mouvement de grève », s’impatiente un jeune transitaire qui vit un véritable calvaire depuis une semaine. Tous les jours, il revient au port d’Owendo sans succès.
Dans la cour, beaucoup d’autres transitaires sont accablés et angoissés : « Il n’y a rien qui est sorti, rien du tout. Le consommateur, c’est lui qui va payer toutes les charges », déplore un homme.
Seuls les vivres frais, les aliments pour bébés, les colis diplomatiques et de l’armée française peuvent sortir du port entre 7 heures et 10 heures. Claudel Bibalou, secrétaire général adjoint du Syndicat national des douaniers, est fier du succès de la grève : « Le volume moyen par jour n’est pas atteint, dit-il. C’est plus de 200 containers alors que là nous sommes réduits autour d’une vingtaine, une trentaine de containers. Nous allons tous constater une rupture de marchandises dans nos magasins ».
La paralysie touche aussi les impôts. Dans cette administration également, le service minimum s’arrête à 10h. Les revendications sont quasiment les mêmes avec les douaniers. « Nous revendiquons notamment les intégrations dans la fonction publique, les reclassements, les titularisations, l’assurance maladie complémentaire », liste Joffrais Ndjila Mayombo, secrétaire général de l’inter-syndical des impôts.
La grève dans les régies financières est un coup très dur pour l’économie gabonaise déjà fragilisée par la crise pétrolière.