Guido Santullo, directeur général de BTP Sericom Gabon, n’a toujours pas soldé son différend avec l’Etat gabonais. Bien au contraire, l’homme d’affaires italien réclame 350 milliards de FCFA à l’Etat, soit beaucoup plus que l’arrangement à l’amiable de 42 milliards de FCFA conclu en 2015. Les deux camps semblent être revenus sur cet accord.
L’Etat gabonais ne veut plus passer à la caisse, en attendant des clarifications de dossiers de surfacturation et de rétro-commissions sur des marchés attribués à l’italien (qui a prospéré en Guinée du temps de Lansana Conté) par entente directe.
Quant à l’homme d’affaires italien, il tire à boulet rouge sur le palais du bord de mer. L’affaire a encore pris de l’ampleur dernièrement avec l’invitation à passer à la caisse adressée à l’homme d’affaires par le service gabonais des Impôts. « Je ne suis pas résident au Gabon. J’y vais dix jours par mois. J’ai ma résidence en Suisse. Je paie mes impôts en France. Je paie mes impôts en Suisse. Pourquoi devrais-je payer les impôts au Gabon ? », se fend M. Santullo dans un entretien avec le journal gabonais «Les Echos du Nord ».
Très menaçant à l’envers du président gabonais, l’italien déclare : «Il faut qu’Ali Bongo trouve une solution pour me payer, sinon je lui fais la guerre toute la vie ».
En plus de la Direction des Impôts, l’entrepreneur italien intéresse aussi la Cour des comptes, la Sécurité militaire et plusieurs enquêteurs engagés dans l’opération Mamba . Il s’agit de cette vaste campagne de lutte contre la corruption engagée par l’Etat et qui a vu l’interpellation de beaucoup de personnalités jugées proches (cas des anciens ministres Magloire Ngambia et Etienne Dieudonné Ngoubou) de Guido Santullo.
Saisie du dossier, la Cour internationale d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale (ICC) a du pain sur la planche.