Dans son dernier rapport sur la liberté de la presse, publié le 25 avril 2017, Reporters sans frontières (RSF), s’inquiète d’une «liberté de la presse qui n’a jamais été aussi menacée» de manière générale. L’ONG Déplore notamment les mesures d’encadrement «autoritaires», prévues dans le nouveau Code de la communication gabonaise.
Dans le classement de la liberté de la presse 2017 publié le 25 avril par Reporters sans frontières, le Gabon perd huit places et se situe au 108e rang mondial, sur 180 pays examinés. Toutefois, le pays arrive en tête dans la sous-région Afrique centrale devant le Congo Brazzaville (115e), Tchad (121e), Cameroun (130e), la République démocratique du Congo (154e), Rwanda (159e), Burundi (160e), Guinée-Équatoriale (171e).
Situé dans la catégorie des États ayant des «problèmes significatifs» avec 34,83 points, le score des exactions commises contre les acteurs de l’information sur la période prise en compte est de 34,38 points. La décision de dépénalisation des délits de presse est «pénalisante» au Gabon, pour non seulement la presse mais l’ensemble du secteur.
«Le nouveau Code de la communication, s’il dépénalise les délits de presse, prévoit des mesures d’encadrement autoritaires concernant non seulement la presse mais aussi toute la production audiovisuelle, écrite, numérique et cinématographique. D’autre part, la culture d’une presse indépendante n’est pas encore établie. La majorité des publications sont partisanes et l’autocensure extrêmement marquée. Les journalistes qui tentent de faire leur métier de façon équilibrée sont régulièrement ciblés par le gouvernement, les partis politiques ou les hommes d’affaires qui n’hésitent pas à les agresser physiquement», renseigne RSF.
Selon l’ONG, le monde est en train de basculer dans l’ère «de la post-vérité, de la désinformation et des fausses nouvelles», avec une banalisation des attaques contre les médias et sur l’avènement au pouvoir d’hommes forts qui musèlent la presse, comme en Hongrie, en Turquie, en Russie.