La mairesse élue sous la bannière du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), Maîté Mapangou vient d’être poussée à la démission par les manœuvres supposées dilatoires orchestrées par des conseillers du même parti que lui. La situation frise un complot ourdi qui ouvre une brèche à un éventuel retour de l’Union du peuple gabonais (UPG, opposition), un parti ayant présidé aux destinées de cette collectivité locale près de 20 ans durant.
Le malaise est ambiant au sein du parti au pouvoir dans le département de la Dola dont le chef-lieu est Ndendé. Depuis l’arrivée en 2014 de la mairesse franco-gabonaise, les récriminations vont bon train. Celle-ci dirigerait de main de fer la municipalité, au point de frustrer les élus locaux de son propre camp.
Les 11 conseillers locaux mènent une réelle fronde masquée depuis lors contre Maïté Mapangou. « Elle n’est pas de Ndendé pourquoi elle va diriger notre commune », a confié à Gabonactu.com sous couvert de l’anonymat, un militant du Parti au pouvoir.
Française d’origine, Maïté Mapangou est la veuve du défunt ministre et homme politique Victor Mapangou Moucani Muetsa. Décédé en mars 2012 à l’âge de 70 ans, le président de l’Association pour le socialisme gabonais (APSG) était le tout premier député élu en 1990 après la conférence nationale au siège unique de Ndendé (sud), sa ville natale.
Les PDGistes de Ndendé considèrent que Maïté Mapangou leur a été imposée par Yves Fernand Manfoumbi, leader politique du coin. « Mwane Dimbu », qui veut dire en langue Ipunu « enfant du village » comme appellent affectueusement ses partisans est proche parent du défunt mari de la mairesse démissionnaire. Au niveau local, les militants du parti au pouvoir fulminent et digèrent mal ce qu’ils considèrent comme un diktat.
Les indiscrétions disent que la mairesse aurait démissionné suivant les conseils de ses enfants. Ils ne voudraient pas que leur maman meurt à cause de la mairie tant convoitée. Ndendé étant réputée comme un centre mystique, un des foyers abritant des grands sorciers au Gabon.
« Maman il faut leur laisser avec leur mairie », aurait conseillé un unanimement les enfants.
La crise larvée au conseil municipal de Ndendé pourrait faire l’affaire de l’UPG, bien que minoritaire avec 8 conseillers. Certaines indiscrétions disent que l’avantage pourrait basculer en faveur de cette formation politique lors de l’élection partielle du prochain maire. Une éventualité qui serait possible au cas où certaines récriminations ne sont pas prises en compte par la hiérarchie du parti.
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