Au terme de sa visite dans l’espace kasaïen, le président Joseph Kabila a indiqué vouloir relancer les activités de la MIBA, la Minière de Bakwanga, entreprise productrice du diamant. Cette société est en difficultés depuis plusieurs années et nombreux sont ceux qui s’interrogent sur l’origine des moyens à mettre en jeu.
Essentiellement orientée vers l’exploitation du diamant, la MIBA était, avec la Gécamines pour le cuivre, l’une des principales entreprises minières du pays. Il s’agit d’une société mixte : 80% détenus par l’Etat congolais, le reste par des étrangers parmi lesquels la société belge SIBEKA.
Pendant plusieurs années, la production de la MIBA était exclusivement envoyée à Britmond, l’une des filiales de De Beers qui avait le monopole de la production de l’entreprise. Après la chute de Mobutu, une partie des actifs a été reprise par la Sengamines, une société créée avec la participation du Zimbabwe, mais elle a disparu depuis.
Mauvaise gestion
La mauvaise gestion de la MIBA observée depuis les années 70 a fait croupir l’entreprise sous le poids des dettes. L’outil de production n’a plus été renouvelé, les salaires des travailleurs accusent d’énormes retards, certaines mines ont été fermées pendant plusieurs années. Le siège de la MIBA à Kinshasa a même été mis en location.
Cela a eu des répercussions sur la vie de la population dans une grande partie de l’espace kasaïen. Pour certains, décider aujourd’hui de reprendre les activités de la MIBA relève d’une gageure. « C’est peut-être un discours de propagande », selon l’opposition qui pose la question de savoir d’où pourraient venir les fonds pour le redémarrage.