Une délégation de la société espagnole Euro-Finanza a été reçue le 28 janvier par le chef de l’Etat Bongo Ondimba pour postuler à la construction du nouveau centre pénitentiaire de Libreville. Cette séance de travail a permis à la société espagnole de présenter au chef de l’Etat gabonais et aux membres de son gouvernement les contours du projet de construction du nouveau centre pénitentiaire qui doit pallier les insuffisances de la prison centrale de Libreville au niveau de la capacité d’accueil, de la sécurité, des conditions de détentions ainsi que des modules de réinsertion sociale des détenus. L’ambassadeur d’Espagne au Gabon, Ramiro Fernandez Bachiller, a introduit le 28 janvier dernier au Palais présidentiel de Libreville une délégation de la société espagnole Euro-Finanza, pour aborder le projet de construction de la nouvelle prison de Libreville.
Conformément au projet évoqué par le ministre de l’Intérieur le 23 janvier dernier, les représentants de la société espagnole, Joseph Ngoma et Raphael Tores Mesa, ont présenté au président gabonais, au Premier ministre et aux ministres de l’Intérieur et des Finances, les contours d’un projet de centre pénitentiaire moderne qui pourrait être construit dans la localité d’Ayeme plaine, à 35 kilomètres au sud de Libreville.
Cette prison présenterait une capacité d’accueil de 1000 détenus ; des compartiments séparés pour les hommes, les femmes et les mineurs, ainsi que des ateliers de formation aux métiers pour favoriser la réinsertion sociale et professionnelle des prisonniers.
Avec un cout des travaux estimé entre 20 et 25 milliards de Francs CFA, la future prison viendra combler les grandes insuffisances auxquelles fait face l’actuelle prison centrale de Libreville notamment la faible capacité d’accueil, l’absence d’un encadrement et un meilleurs suivi des détenus.
«Nous avons expliqué les différentes composantes de notre projet au président de la République. Nous avons fait une présentation de la future prison et nous continuons à faire avancer les travaux avec les autorités gabonaise pour arriver à une solution convenable pour les deux parties», a rapporté le diplomate espagnole au terme de l’audience.
A l’issue de la rencontre, les deux parties n’ont pas pu fixer une date pour le démarrage effectif des travaux, mais ces concertations devraient se poursuivre pour parvenir à un consensus sur les modalités techniques et financières de la construction de la nouvelle prison de Libreville.
La partie espagnole devrait présenter dans les plus brefs délais un projet qui tienne compte des résultats de cette première séance de travail, et réponde aux normes internationales de détention en vigueur.
Suite à la mutinerie survenue le 19 janvier dernier à la prison centrale de Libreville, le ministre de l’Intérieur, André Mba Obame, avait tenu une conférence de presse le 23 janvier dernier pour annoncer le projet de construction d’une nouvelle prison pour la capitale gabonaise.
Le ministre avait expliqué qu’eu égard aux incidents survenus à la prison centrale, située en plein cœur de la ville, cette nouvelle prison devait être davantage excentrée pour des raisons de sécurité.
Elle devait également répondre aux normes d’un pénitencier moderne, avec un renforcement des capacités humaines pour la surveillance et l’encadrement ; des capacités matérielles avec une amélioration des conditions de détention ainsi que les capacités de réinsertion sociale avec l’aménagement d’ateliers de formation.
Le ministre Mba Obame avait fixé la fourchette pour le coût global du projet entre 20 et 25 milliards de francs CFA.
Le 19 janvier dernier, une quarantaine de prisonniers avaient déclenché une mutinerie à la prison centrale de Libreville, qui avait dégénéré en prise d’otages puis en tentative d’évasion, entraînant au final la mort de deux prisonniers et de nombreux autres blessés.
La prison centrale de Libreville avait été construite en 1956 pour accueillir 379 détenus. Les tensions survenues dans cette prison auraient été dues au fait qu’aujourd’hui, ce centre pénitentiaire abrite jusqu’à 2800 détenus, soit plus de sept fois sa capacité de rigueur, avec des conditions de détentions très précaires, représentant d’importants risques sanitaires.
Mais pourquoi construire une prison d’une capacité trois fois moins que le nombre de prisonniers détenus actuellement dans la prison centrale de Libreville ? La prison d’Ayeme plaine sera sans doute une prison luxueuse car, chaque cellule coutera environ 25millions de francs CFA.