Le syndicaliste Marcel Libama et son co-détenu Juldas Biviga (journaliste reporter) ont été libérés ce mercredi à Mouila (444 km au sud de Libreville) où ils ont été jugé en appel le 24 juillet dernier.
La cour d’appel de Mouila les a reconnu coupable de diffamation par voie de presse. Ils ont été condamnés à deux mois de prison dont un avec sursis et un mois ferme. Les deux prisonniers ayant déjà passé 37 jours en détention, ils ont donc été automatiquement libérés. Chacun des deux sont aussi condamnés à verser 300 000 FCFA d’amende.
Juldas Biviga, journaliste à la station provinciale de Radio Gabon à Tchibanga plus de 700 Km au sud de Libreville a été condamné le 13 juillet dernier à 184 jours de prison avec sursis dont 45 jours de prison ferme et une amende de 300 000 FCFA. Le syndicaliste Marcel Libama a également écopé de la même peine.
Ils étaient poursuivis par le procureur de Tchibanga, Jean Pierre Boungoulou pour trouble à l’ordre public et entrave à magistrat.
Les avocats du journaliste et du syndicaliste n’avaient jamais fait appel de cette décision. C’est le Procureur général de la Cour d’appel de Mouila qui a finalement fait appel de cette décision qui a valu beaucoup de critiques négatives contre le Gabon et sa justice.
L’audience de Mouila s’est déroulée le 24 juillet dernier dans une salle remplie d’enseignants venus soutenir leur collègue Libama.
Pendant 4 heures d’horloge, le procureur de la République du tribunal de première instance de Tchibanga, Marcel Libama et Juldas Biviga étaient tous debout devant la barre. Le syndicaliste et le journaliste se défendaient d’avoir provoqué des troubles à l’ordre public et d’avoir entravé la justice alors que le procureur Boungoulou était sommé par la Cour d’appel de justifier ses chefs d’accusation.
Dans son réquisitoire, le procureur général de la Cour d’appel de Mouila a plaidé pour « des très larges circonstances atténuantes » en faveur du journaliste et du syndicaliste.
On rappelle que le 15 juin dernier, le jeune journaliste est dépêché en reportage au tribunal de Tchibanga. Ce jour là, le syndicaliste de l’éducation nationale, Cyprien Mougouli, était jugé pour outrage à magistrat. A la fin de l’audience, Juldas Bivinga tend son micro à Marcel Libama, un leader syndical de l’éducation nationale venu de Libreville pour soutenir son camarade.
L’interview est diffusée à 19 heures sur les antennes de la radio locale. Le procureur de la République de Tchibanga ordonne au reporter de retirer l’interview qu’il juge diffamatoire. La radio ne s’exécute pas. L’interview est rediffusée le lendemain matin. Le procureur fâché fait arrêter le journaliste et le syndicaliste. Les deux sont jetés en prison pour entrave à la justice, diffamation par voie de presse et outrage à magistrat.
Lors de la 1ère audience le 29 juin dernier, le procureur avait requis un an de prison ferme et 300 000 FCFA d’amende.
Martin Safou