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Relance économique au Gabon : Le patronat optimiste

Alain Bâ Oumar, président de la Confédération patronale du Gabon, trouve réaliste ce plan de sortie de crise initié par le gouvernement.

Le Plan de relance économique mis en place par le gouvernement pourra relever le Gabon de la crise économique drastique qu’il traverse depuis la chute des cours du pétrole survenue en 2014, si et seulement si il est effectivement mis en œuvre.

Cette sortie d’Alain Bâ Oumar fait suite aux nombreuses déclarations alarmistes faisant état de ce que le chemin de croix est encore long pour les Gabonais. Dans un entretien accordé à lenouveaugabon, le président de la Confédération patronale du Gabon balaie ce pessimisme et tente de donner espoir quant à une reprise probable de l’embellie économique.

«Ce plan est réaliste d’autant plus qu’il a été validé par des institutions sérieuses comme le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM), la BAD et l’AFD qui toutes, appuient cette initiative du gouvernement qui vise à relancer notre économie. Nous n’avons donc pas des préoccupations quant à la qualité de ce plan. La clé sera la mise en œuvre de tout ce qui est prévu dans ce plan. Nous n’avons aucune raison de douter de la volonté exprimée par le gouvernement d’appliquer ce qui est prévu dans ce plan», rassure-t-il.

Selon lui, la réussite de ce plan passe nécessairement par un ensemble de préalables, notamment une baisse de la pression fiscale, l’amélioration du climat des affaires et le règlement de la dette intérieure.

«Il va falloir, comme les bailleurs de fonds qui l’appuient, que le patronat soit vigilant pour s’assurer que les promesses faites soient tenues. Mais nous n’avons pas de raison de croire qu’elles ne le seront pas parce que c’est dans l’intérêt du gouvernement et de nous tous, de relancer cette économie», ajoute le patron des patrons du Gabon.

Fermeture des entreprises

A ce sujet, Alain Bâ Oumar justifie l’arrêt d’activités survenu dans certaines entreprises par la conjoncture économique assez tendue que traverse le pays depuis quelques années déjà et pas toujours du fait de l’Etat.

«La fermeture des entreprises peut avoir deux causes : soit elles n’arrivent plus à avoir des clients, soit elles ont des clients mais elles n’arrivent plus à répondre à la demande de leurs clients parce qu’elles sont asphyxiées financièrement. L’Etat est le plus gros consommateur des biens et services au Gabon, c’est le plus gros client des entreprises en général. Donc, quand il a les difficultés financières que l’on connaît, à cause de la crise pétrolière qui sévit depuis un certain nombre d’années, l’Etat commande moins, et les entreprises ont également moins de commandes. Elles sont obligées soit de licencier, soit, si elles n’arrivent plus à couvrir leurs charges parce qu’elles n’ont plus des clients, elles ferment. Ce phénomène n’est qu’une illustration des difficultés que connaît l’Etat aujourd’hui», explique Alain Bâ Oumar.

Il suggère ainsi à l’Etat de «rétablir un équilibre au niveau de ses finances, et recommencer à jouer le rôle moteur de l’économie qui est le sien. En attendant, plusieurs entreprises continuent de réclamer à l’Etat beaucoup d’argent.» D’après le président de la Confédération patronale du Gabon (CPG), malgré les difficultés financières auxquelles le pays est confronté, le gouvernement fait de son mieux pour rassurer les opérations économiques.

«Les réponses du gouvernement nous rassurent, non pas à cause de ce qui est promis, parce que ce qui est promis l’est depuis un certain nombre d’années (…) Mais aujourd’hui, nous sommes plus confiants que par le passé parce que le gouvernement va avoir les moyens de sa politique puisque les bailleurs de fonds, dont le FMI qui a déjà commencé, la Banque mondiale, la BAD et l’AFD se proposent d’apporter au gouvernement les moyens d’apurer cette dette intérieure, entre autres, et de faire un certain nombre d’autres choses qui vont permettre de remettre notre économie sur les rails. Donc aujourd’hui, le gouvernement a une fenêtre de tir qui lui permet de résoudre ce problème», fait-il remarquer. Nonobstant le fait que «beaucoup de PME sont aujourd’hui asphyxiées par des dettes et se retrouvent pour certaines au bord de la faillite.»

Une pression fiscale forte

Certes les efforts fournis par le gouvernement sont salués, mais les opérateurs économiques dénoncent cependant une pression fiscale de plus en plus forte et qui constitue un véritable goulot d’étranglement pour les entreprises. Pour Alain Bâ Oumar, celle-ci se vit à différents niveaux.

«Il y a des impôts qui sont prévus, dus, justifiés, légaux et il y a également la parafiscalité. Lorsque des administrations, des agences ou des institutions publiques, du fait des difficultés de l’Etat, ont du mal à être financées, il y a une solution de facilité pour elles : c’est de créer la parafiscalité. Ce qui est aussi de la pression fiscale», souligne-t-il.

Sans pour autant s’opposer au paiement des impôts par les entreprises, il souhaite plutôt que ceux-ci soient utilisés dans un intérêt commun. «Nous sommes moins contents quand on doit payer de plus en plus de choses dont on ne perçoit pas l’efficacité au niveau de leur emploi. Car, il y a des choses qu’on paie sans avoir en contrepartie des services qui correspondent à ce qu’on paie. C’est cette mauvaise fiscalité que nous souhaitons combattre», conclut le président des patrons du Gabon.

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