À la surprise générale, la présidente du Parlement sud-africain a annoncé lundi que la motion de défiance à l’encontre de Jacob Zuma, qui doit être votée mardi, le sera à bulletin secret, ce qui renforce la probabilité que le président soit démis de ses fonctions.
Coup de tonnerre dans un ciel déjà bien chargé. L’opposition a eu gain de cause, lundi 7 août, avec l’annonce de Baleka Mbete, présidente du Parlement, qui a livré une décision aussi important qu’inattendue compte tenu de sa loyauté jusque là assumée envers le chef de l’État. « J’ai décidé que le vote de confiance au Parlement le 8 août 2017 se fera à bulletin secret », a-t-elle déclaré dans un point presse au parlement au Cap.
Si la défiance était votée à l’encontre de Jacob Zuma, le président et le gouvernement devraient démissionner. Pour qu’elle soit entérinée, elle doit recueillir la majorité absolue, soit 201 députés sur les 400 que compte le Parlement. L’ANC y possède une confortable majorité de 249 sièges. Conclusion : au mois 50 députés de l’ANC doivent voter la motion pour qu’elle ait une chance d’être adoptée.
L’opposition à la manoeuvre
La Cour constitutionnelle, saisie par l’opposition, avait estimé le 22 juin que la présidente du Parlement avait les pouvoirs d’ordonner un vote de défiance à bulletin secret. Depuis, la balle était dans le camp de Baleka Mbete, qui a donc attendu la veille du vote pour annoncer sa décision.
Le président Zuma est empêtré dans une série de scandales politico-financiers, qui ont fait éclater au grand jour des divisions au sein de l’ANC, inquiet des conséquences électorales de ce climat malsain.