Le Burkina Faso était sous le choc lundi au lendemain d’un attentat dans la capitale Ouagadougou ayant coûté la vie à 18 personnes, dont plusieurs Burkinabés et un Français. Le Burkina Faso était sous le choc lundi au lendemain d’un attentat dans la capitale Ouagadougou ayant coûté la vie à 18 personnes, dont plusieurs Burkinabés et un Français. | EPA/MAXPPP
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Le Burkina Faso était sous le choc lundi au lendemain d’un attentat dans la capitale Ouagadougou ayant coûté la vie à 18 personnes, dont plusieurs Burkinabés et un Français. Un deuil national de trois jours a été décrété.
Le Burkina Faso est encore sous le choc, ce lundi, après l’attaque « terroriste » commise ce dimanche dans la capitale Ouagadougou. Un deuil national de trois jours a été décrété par les autorités à compter de lundi.
L’attaque « terroriste », menée par des djihadistes présumés, a visé, à partir de 21 h dimanche soir, le café-restaurant Aziz Istanbul, dans le centre-ville de Ouagadougou, particulièrement fréquenté par des expatriés au moment de la retransmission de grands matchs de football.
« Ils ont commencé à tirer sur la terrasse, on est monté par l’escalier jusqu’en haut, on était couché par terre, les assaillants sont venus, ils ont pointé leurs fusils sur nous […] je ne comprenais pas leur langue, c’était de l’arabe ou quoi », a raconté un rescapé, interrogé dans un hôpital à Ouagadougou par la télévision nationale.
Des similitudes avec l’attentat de janvier 2016
Lors d’un point de presse, la procureure du Burkina Faso, Maïza Sérémé, a affirmé que les « assaillants étaient très jeunes, de peau claire et noire ». « Ils sont allés au combat pour mourir », a-t-elle lancé. « Ils se sont remorqués sur une moto pour arriver sur le lieu du crime. Chacun des terroristes était armé d’un AK47 » (fusils d’assaut Kalachnikov, NDLR), a-t-elle ajouté.
Selon la procureure, l’attentat a fait 18 morts, dont huit Burkinabés et sept étrangers (un Français, une Canadienne, un Sénégalais, un Nigérian, un Turc et deux Koweïtiennes). « Trois victimes » n’avaient pas encore pu être identifiées.
La plus jeune victime ayant succombé durant cette attaque avait 15 ans, a-t-elle souligné, précisant que parmi les 22 blessés figuraient plusieurs enfants et cinq agents des forces de défense et de sécurité. Au total, 40 personnes ont été libérées lors de l’assaut de ces forces, a-t-elle précisé. Ce lundi soir, un périmètre de sécurité autour du café-restaurant Aziz Istanbul était toujours maintenu.
La procureure a relevé des « similitudes dans le mode opératoire » avec l’attaque djihadiste sanglante du 15 janvier 2016. Un commando avait alors attaqué avec des armes automatiques le café Cappuccino – situé à 200 mètres du restaurant Aziz Istanbul – et plusieurs autres établissements dont l’hôtel de luxe Splendid. Cette attaque, revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), avait fait 30 morts et 71 blessés, en majorité des étrangers.
Le président du Burkina et Emmanuel Macron ont échangé
Le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a condamné lundi « l’attentat ignoble » en assurant que « le Burkina Faso se relèvera de cette épreuve car son vaillant peuple opposera une résistance sans concession au terrorisme ».
Le Président français Emmanuel Macron a condamné cette « attaque terroriste » avant de s’entretenir avec son homologue burkinabé. Les deux présidents sont convenus « de l’urgence de mettre en œuvre les décisions prises lors du sommet de Bamako du 2 juillet et d’accélérer la mise en place de la force du G5 Sahel ».
La France, présente dans la zone sahélo-saharienne avec 4 000 hommes engagés dans l’opération antidjihadiste Barkhane, a poussé à la création d’une force militaire conjointe des pays du G5 Sahel – Mauritanie, Tchad, Mali, Niger et Burkina Faso – qui devrait compter 5 000 hommes.
Face à la dégradation de la situation dans le centre du Mali, limitrophe du Burkina Faso et du Niger, gagnés à leur tour par les violences djihadistes, le G5 a réactivé en février à Bamako ce projet de force conjointe, initialement lancé en novembre 2015.
Frontalier du Mali et du Niger, le Burkina Faso est depuis 2015 le théâtre d’attaques régulières de groupes djihadistes qui sévissent dans tout le Sahel. En décembre 2016, une douzaine de soldats burkinabés ont été tués dans une attaque contre un détachement de l’armée basé dans le nord du pays. En octobre 2016, une précédente attaque avait fait six morts, quatre militaires et deux civils.
Plusieurs enlèvements ont aussi été perpétrés, de Burkinabés comme d’étrangers. Un Australien et un Roumain, enlevés en 2015, sont toujours captifs de groupes islamistes liés à Al-Qaïda.