Au Gabon, Jean Ping a relancé, vendredi 18 août, le bras de fer avec le régime d’Ali Bongo. L’opposant, défait lors de la présidentielle du 27 août 2016, ne reconnaît toujours pas la victoire d’Ali Bongo. Dans un discours à la Nation, Jean Ping explique avoir épuisé toutes les voies de recours et demande désormais aux Gabonais de se lever comme un seul homme pour faire partir le chef de l’Etat. Un discours qui ne passe pas dans les rangs du pouvoir.
Drapeau national, micro-cravate et téléprompteur, Jean Ping en costume sombre a tout mis en œuvre pour rendre ce discours très solennel. « Monsieur Jean Ping, président de la République », pouvait-on lire au bas de l’écran.
L’homme qui conteste toujours la réélection d’Ali Bongo a dit avoir épuisé toutes les voies de recours, d’où son appel à la désobéissance civile.
« À partir de ce jour, je ne vous retiens plus. En conséquence, je demande aux populations et à tous les Gabonais de la diaspora de se lever comme un seul homme pour marquer solennellement mon arrivée au pouvoir. Je vous enjoins d’organiser, dès aujourd’hui et sans limite, jusqu’au départ des putschistes, toute manifestation civique », a-t-il déclaré.
Le ministre de l’Intérieur, Lambert Noël Matha, a réagi par un communiqué écrit pour appeler les Gabonais au ressaisissement, au risque de subir les affres de la loi. De son côté, le Parti démocratique gabonais a mandaté son porte-parole, Léandre Kiki, pour lire un communiqué à la télévision nationale.
« Le parti démocratique gabonais condamne avec la plus grande énergie les appels à la désobéissance civile lancés par monsieur Jean Ping, acte hautement reprochable, inacceptable et à l’encontre de l’intérêt supérieur de la Nation », a-t-il tenu à souligner.
Aucun trouble n’a été signalé, les Librevillois ont vaqué à leurs occupations.