De nombreux chefs d’Etats africains ont pris tour à tour la parole au cours de cette Assemblée générale des Nations unies. Jeudi 21 septembre, ils étaient plusieurs à s’exprimer, parmi lesquels le Gabonais Ali Bongo ainsi que le Ghanéen Nana Akufo-Addo.
A la tribune des Nations unies, le Gabonais Ali Bongo a parlé climat en tant que coordonnateur du Comité des chefs d’État africains sur le changement climatique. Et en tant que président en exercice de la CEEAC, il a évoqué la crise en Centrafrique en appelant à soutenir le DDR et la levée de l’embargo sur les armes.
« J’invite les différents partenaires à soutenir le plan d’action de la CEEAC et de la CEMAC ainsi que le programme de DDR. De même, il est souhaitable de lever l’embargo sur les armes, exclusivement pour le gouvernement légal et légitime de la RCA afin de lui permettre de rétablir la sécurité et son autorité sur l’ensemble du territoire national. La résilience et la défiance affichées par les forces négatives qui sévissent en RDC, en RCA et dans d’autres parties de la sous-région de l’Afrique centrale, puisent leurs forces dans l’exploitation illicite des ressources naturelles du sous-sol, de la flore et de la faune. Les mesures internationales prises contre le commerce illicite desdites ressources doivent être appliquées, si l’on veut lutter contre les groupes armés qui perpétuent ces activités criminelles », a déclaré Ali Bongo.
Pour une réforme du Conseil de sécurité
En outre, le président ghanéen, Nana Akufo-Addo a insisté, dans son discours à l’Assemblée, sur la réforme indispensable du conseil de sécurité.
« Le Ghana soutient le processus de réforme de l’ONU et en particulier celui du Conseil de sécurité. Nous n’avons que trop tardé pour corriger l’injustice que représente la structure et la composition actuelle du Conseil de sécurité des Nations unies pour les nations africaines. On ne peut pas continuer à prôner la démocratie et l’équité à travers le monde. On ne peut pas insister sur les questions de paix et de justice dans le monde, quand la majorité de nos membres ne la perçoit pas comme une organisation juste et équitable. Cette organisation est un des meilleurs vecteurs pour aider le monde à gérer ses nombreux problèmes. On lui enlèverait sa crédibilité et on manquerait à tous nos devoirs si on ne réformait pas les Nations unies. Le temps des réformes est arrivé », a-t-il déclaré.
Robert Mugabe se pose en défenseur de l’Afrique
A la tribune, il y en a un qui n’a pas maché ses mots. Robert Mugabe, le vieux président du Zimbabwe âgé de 93 ans, comme à son habitude, s’est posé en farouche défenseur de la souveraineté des pays épinglant sur ce thème Donald Trump, qu’il a comparé au géant Goliath. Un soutien indirect à la Corée du Nord, que le président américain a menacé de détruire totalement lors de son discours.
« Puis-je me permettre de dire que certains d’entre nous ont été embarrassés, si ce n’est effrayés par ce qui est apparu comme le retour du géant biblique Goliath. Assiste-t-on au retour de Goliath parmi nous, qui menace d’extinction d’autres pays ? Puis-je dire au président des Etats-Unis, monsieur Trump, s’il vous plaît, soufflez dans votre trompette, soufflez de manière musicale pour défendre les valeurs d’unité, de paix de coopération, de dialogue que nous avons toujours défendues et qui sont si bien écrites dans notre très sacré document, la charte des Nations unies. C’est sur ces valeurs que chaque nation peut construire sa grandeur y compris les Etats-Unis. Et c’est avec cette grandeur que nous voudrions être guidé par les Etats-Unis, pas par la promesse de notre damnation. », a-t-il déclaré.