Si la rentrée scolaire 2017-2018 semble avoir bien débuté le 2 octobre sur toute l’étendue du territoire national, il reste que de nombreux efforts restent à fournir pour que les cours soient véritablement effectifs dans les salles de classes.
Le 2 octobre 2017, les élèves des écoles primaires et secondaires du Gabon ont repris le chemin des classes. Une rentrée correspondant effectivement à l’agenda fixé par le gouvernement pour cette année scolaire 2017-2018. Mais seulement, le hic subsiste. Entre les affectations récentes des chefs d’établissements, les frais de scolarité divergeant d’une école à une autre, ainsi que les problèmes de logistique, le secteur éducatif est loin de sortir de l’ornière.
Malgré les appréhensions des parents d’élèves face à une éventuelle grève des enseignants syndiqués de la Convention nationale des syndicats de l’éducation nationale (Conasysed), la rentrée s’est assez bien effectuée à Libreville, la capitale gabonaise. «On est parti juste pour voir si les maîtres allaient venir. Et tout le monde était là», a expliqué Asma, un élève de la 5e année à l’école publique du lac, dans le 6e arrondissement de Libreville. Dans la plupart des cas, des parents retardataires faisaient encore les rangs pour inscrire les enfants. «Ce n’est pas facile une rentrée scolaire lorsqu’on a plusieurs enfants. Il faut de l’argent et c’est ce qui cause ce retard», a déclaré la maman de la jeune fille de 5e année.
Si les parents se bousculent pour inscrire leur progéniture dans les établissements, l’on peut également constater leur exaspération face à l’augmentation des frais d’inscription. Pour certains, «on est passé de 4.000 à 10.000 francs CFA». Tandis que pour d’autres «c’est de 6.000 à 15.000 francs CFA, avec l’exigence de papiers hygiéniques, de rames de papiers». «Le ministère a dit de ne pas se reconnaître dans cette augmentation, mais les chefs d’établissements font comme ils veulent», s’est insurgé un parent d’élèves du Lycée de Nzeng-Ayong.
Sous cape, certains chefs d’établissements et enseignants justifient l’augmentation. «Regardez les classes. Il n’y a même pas de tables-bancs. Comment va-t-on procéder pour enseigner ces enfants ? Vont-ils s’asseoir à même le sol ?», s’est interrogé un enseignant de l’école publique de Nzeng-Ayong Nouvelle cité, dans le 6e arrondissement de Libreville. A Libreville comme à l’intérieur du pays, l’on retrouve des classes entièrement vides, sans tables-bancs.
Outre ces problèmes de tables-bancs, l’insalubrité est devenue la chose la mieux partagée par la plupart des établissements publics en cette période de rentrée scolaire. «On n’a pas eu beaucoup de moyens pour retaper l’école comme les autres années. Voilà pourquoi on a l’impression qu’elle est à l’abandon», a expliqué un des enseignants de l’école publique de Nzeng-Ayong Nouvelle cité.
En attendant que la rentrée atteigne sa vitesse de croisière, la Conasysed a manifesté, le 30 septembre dernier à Libreville, sa ferme opposition à souscrire à la trêve sociale préconisée par le gouvernement. Pour cette centrale syndicale, la détente souhaitée par le gouvernement «s’impose par la résolution des problèmes». Espérant trouver satisfaction dans la résolution de ses revendications, les membres de la Conasysed ont assuré se réserver le droit, le cas échéant, de convoquer à tout moment une assemblée générale décisionnelle pour un éventuel débrayage. Ce qui laisse déjà présager des risques de grève en ce début de rentrée scolaire.