Les étudiants gabonais les appellent MST pour «moyennes sexuellement transmissibles». Ce mot d’esprit cache en fait une pratique de harcèlement de la part de professeurs. Le marché est simple :une bonne note en échange d’une relation sexuelle. Un sujet plus que tabou à Libreville.
Le harcèlement n’a pas de limite. Il touche même les amphis des facs. On en parle à Libreville, mais ces pratiques peuvent très vraisemblablement se dérouler ailleurs dans le monde. Une étudiante gabonaise de l’université Omar Bongo de Libreville raconte son calvaire au journaliste de l’AFP. Elle a récolté un zéro à son premier devoir après avoir refusé les avances de son prof.
Comme dans d’autres affaires, que ce soit à Hollywood ou à Paris, c’est «parole contre parole». Aussi, l’administration de l’université met en avant la difficulté de prouver de tels agissements. Et donc, elle se garde bien de sévir.
Côté professeurs on minimise le nombre de cas, on parle de rumeurs. Pire, on évoque même un contre chantage de la part d’élèves pour obtenir de bonnes notes. Des rapports sexuels pour remonter la note, mais aussi de l’argent afin d’obtenir une bonne note.
En tout cas, la parole se libère peu quand le sujet est abordé, y compris chez les étudiants. Pourtant la loi gabonaise prévoit des sanctions contre les harceleurs. Mais aucun enseignant n’a encore été condamné.