La justice française a condamné vendredi 27 octobre le vice-président équato-guinéen, Teodorin Obiang, à trois ans de prison avec sursis et à une amende de 30 millions d’euros avec sursis également. La cour a aussi ordonné la confiscation de l’ensemble des biens déjà saisis, dont un somptueux hôtel particulier avenue Foch à Paris, une des artères les plus cotées de la capitale. C’est la première fois qu’un responsable politique africain est condamné en France pour une affaire de « biens mal acquis ». Ce jugement a déclenché la colère de Malabo, qui compte poursuivre son combat contre ces démarches judiciaires.
Les avocats de Teodorin Obiang comptent faire appel de la décision de justice rendue vendredi à Paris. Car sur le fond, les autorités sont formelles : « L’Etat n’est pas victime de détournement de fonds de la part du vice-président », souligne Miguel Oyono, l’ambassadeur de la Guinée équatoriale à Paris.
Le message a été clairement passé à l’Elysée et au Quai d’Orsay par ma voix pour attirer l’attention et dire que cette affaire-là ne tient pas la route…
Miguel Oyono, ambassadeur de la Guinée équatoriale à Paris
Malabo mise par ailleurs sur une procédure enclenchée devant la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye. C’est un recours pour tenter d’annuler les procédures judiciaires en France. La prochaine audience est prévue en février aux Pays-Bas. Les autorités équato-guinéennes espèrent notamment faire reconnaître l’« immunité juridictionnelle personnelle dont bénéficie Teodorin Obiang, en sa qualité de vice-président », indique Me Jean-Charles Tchikaya, l’avocat de l’Etat.
Teodorin Obiang doit enfin faire face à un autre front. En Suisse, la justice a ouvert une enquête l’année dernière pour « corruption » et « blanchiment d’argent ». Un bateau et onze véhicules de luxe ont été saisis par deux procureurs de Genève. « Pour l’heure, assure l’avocat de l’Etat équato-guinéen, Teodorin Obiang n’a reçu aucune convocation pour venir se défendre ».
Pour ce qui est de la France, en tout cas, Miguel Oyono indique que le « climat de confiance » avec Paris est rompu.