Au Gabon, le sixième vice-président du Sénat, Jean Christophe Owono Nguéma, ne s’est pas présenté ce lundi à la section anti-criminalité de la Direction générale des recherches, un service des renseignements généraux de la gendarmerie gabonaise. Sénateur de l’opposition, Jean Christophe Owono Nguéma est poursuivi suite à un entretien sur le plateau de TV5 Monde le 19 octobre dernier dans lequel il dénonçait la révision en cours de la Constitution estimant que le pouvoir voulait installer une monarchie. Il avait demandé au peuple gabonais de se soulever comme au Togo, ce qui n’a pas plu à la justice.
Jean Christophe Owono Nguéma a passé toute sa journée dans son luxueux bureau du palais du Sénat. Sur sa table, une copie de la Constitution ouverte à l’article 38 qui dispose qu’ « aucun membre du Parlement ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l’occasion des opinions ou votes émis par lui dans l’exercice de ses fonctions ».
De son côté, le procureur de la République, Steeve Ndong Essame Ndong a expliqué dans une conférence de presse que le sénateur fait une lecture erronée de la loi. « Sauf en cas de flagrant délit », poursuit le même article 38.
Selon le procureur, le sénateur a été convoqué parce qu’il fait l’objet d’une enquête de flagrance pour avoir appelé le peuple au soulèvement. « En cas de flagrant délit, l’immunité parlementaire ne s’applique plus. Les officiers de police judiciaire peuvent convoquer ou interpeller le parlementaire », a encore expliqué le procureur.
« Le règlement intérieur et la loi organique du Sénat accordent une protection supplémentaire aux sénateurs. Je n’accepterai jamais la violation de ces lois. Qu’ils viennent me soulever », a conclu le sénateur. La bataille des textes ne fait que commencer.