Comment faire pour que les retraités perçoivent des pensions assez consistantes et mènent une vie paisible ? La question est au centre des négociations triparties Etat-patronat et syndicats au Gabon. Le constat est accablant. Il y a de plus en plus de retraités, l’espérance de vie augmente, mais il y a peu de cotisants à cause de la crise qui a provoqué la fermeture de plusieurs sociétés. Au rythme actuel, tout le système des retraites au Gabon risque de s’écrouler.
Devant les bureaux de la poste au centre-ville, plusieurs retraités sont venus effectuer des démarches administratives. Tous reconnaissent que leurs pensions sont régulièrement versées.
« Je ne peux même pas vivre avec. C’est la mort. Qu’est-ce qu’un retraité fait avec 50 000 francs [environ 76 euros] », explique un homme. A ses côtés, d’autres renchérissent : « C’est peu, cela ne suffit pas. Quand on se retrouve avec des pensions de 50 000, ce n’est pas la joie. En principe, nous les retraités, nous sommes des maltraités puisqu’on ne perçoit pas normalement le taux qui nous convient pour pouvoir survivre et satisfaire à nos besoins ».
Janvier Ntoutoume, expert en sécurité sociale, affirme que les pensions sont très faibles aujourd’hui parce que le système mis en place il y a 40 ans est totalement dépassé : « Si rien n’est fait à l’horizon 2020, le déficit deviendra insupportable. On sera obligés d’aller puiser dans les réserves de la CNSS [Caisse nationale de Sécurité sociale, ndlr]. Si on reste toujours dans ce statu quo, à l’horizon 2036, ces réserves-là également seront épuisées. »
Pour éviter une faillite générale, plusieurs hypothèses sont sur la table : augmenter l’âge du départ à la retraite, mais augmenter aussi les taux de cotisation.