Au Liberia, la présidente sortante Ellen Johnson Sirleaf a été exclue du Parti de l’Unité avec quatre autres membres. Une décision qui fait suite aux rumeurs de soutien de la présidente à George Weah, l’opposant de Joseph Boakai, vice-président de Johnson Sirleaf et candidat malheureux du parti à la présidentielle.
Les circonstances de cette exclusion restent floues, selon l’observateur libérien Abdullai Kamara, directeur du Liberia Holding Consortium Media : « Il y a eu des rumeurs selon lesquelles la présidente sortante Ellen Johnson Sirleaf n’aurait pas soutenu le vice-président Jospeh Boakai qui était le candidat du Parti de l’Unité. Pendant la campagne, Boakai avait d’ailleurs déclaré dans une interview que le soutien de Sirleaf pour le parti n’était pas satisfaisant. Ce que je constate, c’est que la décision d’exclure la présidente Sirleaf du Parti de l’Unité a été prise sans qu’elle soit invitée à s’exprimer sur le sujet ou qu’une enquête soit ouverte. Et sur le communiqué du parti, il n’y a aucune date indiquant à quel moment cette décision a été prise ».
Le Parti de l’Unité est de plus en plus fragilisé par des dissensions internes, ce qui laisse planer le doute quant à son avenir, explique Abdullai Kamara : « Le Parti de l’Unité a été créé en 1984, mais il était pratiquement inexistant à ses débuts. Quand la présidente Sirleaf s’est présentée à l’élection présidentielle de 1997, elle a réorganisé le parti. Sous sa présidence, elle a drainé un large soutien. S’il n’y a pas de candidat clairement identifié pour prendre sa suite, je ne sais pas comment le parti va survivre. Je pense que dans une démocratie il faut qu’il y ait des voix dissonantes qui viennent de partis politiques solides. Avec des dissensions au sein des partis comme celles qui ont mené à l’exclusion de la présidente Sirleaf, les militants vont partir. Je ne veux pas dire que cette annonce est positive pour l’opposition de George Weah, mais ce qui est certain, c’est que ce genre de divisions dans les partis n’est pas quelque chose de souhaitable pour nos démocraties ».