Depuis que Fabrice Andjoua Bongo Ondimba a été nommé à la tête de la Direction générale du budget et des finances publiques, ce quadragénaire discret est devenu l’une des personnalités clés du Gabon.
• Fils de…
Fils d’Omar Bongo Ondimba, le président défunt, et de Marie-Madeleine Mborantsuo, la présidente de la Cour constitutionnelle, il est passé de l’ombre à la lumière en septembre 2017, en prenant la tête de la Direction générale du budget et des finances publiques (DGBFIP). Un poste stratégique, puisqu’il est chargé de l’élaboration, du suivi et du contrôle du budget de l’État.
• … Et frère de
Alors qu’une conjoncture difficile exige une gestion plus rigoureuse des deniers publics, il est les yeux et les oreilles de son président de frère. Tous deux entretiennent « de très bonnes relations », aux dires d’Andjoua, qui ajoute qu’il n’a malgré tout « pas le droit à l’erreur ».
• Exprimenté
Loin d’être un novice, il a été, pendant huit ans, le directeur général adjoint du contrôle financier, puis du budget, à la DGBFIP. Lorsqu’il a fallu remplacer Jean-Fidèle Otandault, le précédent directeur général, devenu ministre d’État chargé du Budget, le choix d’Ali Bongo Ondimba s’est donc tout naturellement porté sur lui.
• Médecin
Après un baccalauréat obtenu à Tours (France) en 1996, il rentre au Gabon pour intégrer la faculté de médecine – un choix imposé par ses parents. Une fois diplômé, il revient à ses premières amours : la finance. Un MBA de l’École supérieure de gestion de Paris (ESG) lui ouvre les portes des régies financières du Gabon.
•Micro-entrepreneur
Étudiant en médecine, il arrondissait ses fins de mois en revendant des pots de peinture. Un petit business qui l’a convaincu du rôle central des PME dans l’économie et de la nécessité de développer des pôles de croissance en dehors du secteur pétrolier.
•Auditeur
En 2016, il a réalisé l’audit de la dette intérieure du Gabon. L’objectif ? Désendetter le pays pour relancer son économie, sachant que le montant des créances de l’État à l’égard des entreprises privées a été estimé à près de 400 milliards de F CFA.
• Ambitieux
Il veut donner une nouvelle dynamique au poste – pour l’instant très technique – de directeur du Budget, chercher des solutions pour doper la croissance. Au risque d’empiéter sur les plates-bandes du ministre Otandault, dont il dépend ? Même si les deux hommes n’entretiennent pas les relations houleuses que certains se plaisent à décrire, la passation des pouvoirs n’a pas été facile. D’autant qu’Otandault est réputé proche de Maixent Accrombessi, l’ex-directeur de cabinet du président, alors qu’Andjoua l’est davantage de Brice Laccruche Alihanga, le nouveau titulaire du poste.
• Jeune loup
Élu dans le 2e arrondissement de Franceville (Haut-Ogooué) lors d’élections internes au Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), il n’est en revanche pas tenté par les législatives prévues pour la fin avril.
• Droit dans ses bottes
Sa nomination a fait grincer des dents au sein des régies. L’intéressé, lui, aime rappeler qu’il a les mêmes droits – et devoirs – que n’importe quel Gabonais, et que s’appeler Bongo ne devrait pas l’empêcher de travailler dans son pays.
• Organisé
Son prochain grand chantier : au courant du premier semestre de 2018, une loi de finances rectificative tenant compte de la conjoncture économique devrait être adoptée.
Par Georges Dougueli