Guy-Bertrand Mapangou, ministre gabonais de la Communication et porte-parole du gouvernement, dresse l’état des lieux de l’organisation institutionnelle mise en place en l’absence du chef de l’État, Ali Bongo Ondimba.
Victime d’un accident vasculaire cérébral survenu à Ryad le 24 octobre dernier, le président gabonais Ali Bongo Ondimba est toujours hospitalisé en Arabie saoudite. Un dispositif institutionnel s’est mis en place en son absence pour assurer la continuité de l’État. Explications du porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, Guy-Bertrand Mapangou.
Jeune Afrique : Comment va le président de la République ?
Guy-Bertrand Mapangou : Nous savons et sommes assurés que le président de la République a amorcé la phase de convalescence.
Ses jours sont-ils en danger ?
Non. Il se porte de mieux en mieux.
Combien de temps sa convalescence peut-elle durer ?
Les médecins du président attendent de se fixer sur le délai probable de repos dans les jours à venir. Une telle prévision ne se décrète pas. Elle est le fruit d’une patiente observation et des examens qui peuvent être récurrents pendant quelques temps.
La presse parle d’un triumvirat conduisant les affaires de l’État, qu’en est-il exactement ?
Vous savez comme moi qu’une république n’est jamais gouvernée par une seule institution mais par plusieurs institutions, chacune dans ses missions définies par une Constitution. Il n’y a aucune dérogation à cette règle de base et il n’en a jamais été question. En ce qui le concerne, le gouvernement assure sa part de travail en restant dans ses prérogatives constitutionnelles.
Les Conseils de ministres se tiendront-ils ?
Vous avez remarqué qu’en s’appuyant sur l’article 83 de la Constitution de la République gabonaise, la Cour constitutionnelle, en date du 14 novembre 2018, a autorisé le vice-président de la République à convoquer et à présider le conseil des ministres. Le Premier ministre et son gouvernement se sont immédiatement mis au travail dans cet esprit de la continuité de l’État prévue par la Constitution.
LES FUTURES LOIS SERONT PROMULGUÉES APRÈS LA CONVALESCENCE DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Comment s’articulent les rapports entre le gouvernement et la présidence de la République ?
Les rapports sont fluides et mobilisent positivement toutes les synergies.
Comment les lois pourront-elles être promulguées durant cette période ?
Certes, au Gabon, c’est le président de la République seul qui promulgue les lois. Même en cas d’intérim, le président par intérim ne peut promulguer les lois, ne peut dissoudre l’Assemblée et ne peut initier une consultation référendaire. Je vous informe qu’il n’y a aucune urgence en cette matière. En conséquence de quoi, les futures lois seront promulguées après la convalescence du président de la République.
Les élections législatives viennent de se tenir, le gouvernement auquel vous appartenez devrait démissionner après proclamation des résultats. Comment cela se passera-t-il si le président de la République demeurait indisponible à cette échéance ?
L’article 34 de la Constitution dispose que les fonctions du gouvernement cessent à l’issue de la prestation de serment du président de la République et à l’issue de la proclamation des résultats des élections législatives par la Cour constitutionnelle.