« Préoccupée » par la situation au Gabon, l’UA va dépêcher une mission d’information à Libreville
Dans un communiqué publié dans la soirée du samedi 17 novembre, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, s’est dit « préoccupé par certains développements en rapport avec la situation sanitaire du chef de l’État gabonais ». Il va envoyer une « mission d’information et d’écoute à Libreville ».
C’est un communiqué de trois paragraphes, publié dans la soirée du samedi 17 novembre, alors que la plupart des chefs d’État avaient quitté le siège de l’Union africaine (UA). Mais il signe, sans ambiguïté, la volonté du président de la Commission, Moussa Faki Mahamat, de s’impliquer dans la crise institutionnelle née de l’absence du président gabonais Ali Bongo Ondimba, hospitalisé le 24 octobre à l’hôpital King Faisal de Riyad à la suite d’un accident vasculaire cérébral.
À la suite de ce que le communiqué décrit comme « les ennuis de santé » du président gabonais, le président de la Commission de l’UA se dit « préoccupé » par certains développements en rapport avec la situation sanitaire du chef de l’État », et annonce dépêcher « dans les meilleurs délais une mission d’information et d’écoute à Libreville ».
« Strict respect de l’ordre constitutionnel »
Dans ce texte, Moussa Faki « appelle l’ensemble des acteurs politiques et institutions du pays à conjuguer, en toute responsabilité, leurs efforts en vue de préserver l’unité, la paix et la stabilité du pays frère qu’est le Gabon ». Plus significativement sans doute, il « tient à cette occasion à réaffirmer l’indéfectible attachement de l’UA au strict respect de l’ordre constitutionnel ».
La Cour constitutionnelle gabonaise a annoncé mercredi qu’elle avait ajouté un alinéa à l’article 13 de la Constitution gabonaise. « En cas d’indisponibilité temporaire du président de la république pour quelque cause que ce soit, certaines fonctions (…) peuvent être exercées, selon le cas, soit par le vice-président de la République, soit par le Premier ministre, sur autorisation spéciale de la Cour constitutionnelle », indique ce nouveau texte. La Cour avait de ce fait autorisé le vice-président gabonais, Pierre-Claver Maganga Moussavou, à présider le Conseil des ministres.
PAUL KAGAME SE JOINT À MOUSSA FAKI POUR EXPRIMER SES SINCÈRES SOUHAITS DE PROMPT RÉTABLISSEMENT AU CHEF DE L’ÉTAT GABONAIS
Le président en exercice de l’UA, le Rwandais Paul Kagame, suit également de près la situation au Gabon. Selon le communiqué, il se joint à Moussa Faki Mahamat pour exprimer ses « sincères souhaits de prompt rétablissement au chef de l’État gabonais ». Dans son discours, à l’ouverture du sommet extraordinaire de l’UA quelques heures plus tôt, Kagame avait aussi souhaité à Ali Bongo Ondimba « la poursuite de la stabilité pour son pays, le Gabon ».
Au cours du lancement officiel du Fonds de la paix de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat avait, pour sa part, appelé les États à accepter les missions de l’UA et à « faire confiance » à cette institution.