Les deux pays frontaliers d’Afrique centrale ont signé mi-octobre un accord visant à harmoniser les coûts des appels téléphoniques entre les deux pays. Une initiative calquée sur celle de quatre pays d’Afrique de l’Est et qui pourrait s’étendre en 2020 à toute l’Afrique centrale.
Au plus tard d’ici la fin décembre, le Congo-Brazzaville et le Gabon prévoient de supprimer les frais de roaming (ou d’itinérance), selon un accord signé le 15 octobre entre l’Agence de régulation des Postes et des communications électroniques du Congo (ARPCE), et l’Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes du Gabon (Arcep).
RECEVOIR DES APPELS EN ROAMING SANS ÊTRE FACTURÉ DANS LA LIMITE D’UN MOIS
“L’idée est de pouvoir émettre des appels vers le Congo depuis le Gabon, ou inversement, avec des tarifs moindres et harmonisés, de recevoir des appels en roaming sans être facturé dans la limite d’un mois et de bénéficier des tarifs du réseau visité lorsque l’abonné est en roaming dans l’un des deux pays”, indique Lin Mombo, président de l’Arcep.
Pour l’instant, l’accord ne concerne que les communications, et pas l’accès internet. Mais les régulateurs espèrent déjà harmoniser les tarifs des données mobiles dans le futur, indique-t-on à l’Arcep.
Harmonisation tarifaire en cours
Les accords tarifaires et le cadre dans lequel vont évoluer les opérateurs téléphoniques sont en cours de négociation. Les régulateurs des télécoms des deux pays prévoient de se calquer sur le prix le plus élevé d’un appel local dans l’un ou l’autre pays. Pour l’heure, les opérateurs n’ont pas été associés aux négociations.
Afin de négocier les tarifs et harmoniser les télécommunications, les organes de régulation du Gabon et du Congo ont toutefois mis en place dans chaque pays un comité national technique comprenant les opérateurs téléphoniques – comme Airtel, présent dans les deux pays, Gabon Télécom, ou encore MTN au Congo.
LA SUPPRESSION DU ROAMING DEVRAIT AUGMENTER LE TRAFIC ENTRE LES DEUX PAYS
Le comité devra suivre l’évolution du projet en termes de trafic, et aussi s’assurer que les normes définies par l’Arcep et l’ARPCE – notamment en termes de tarifs – seront bien appliquées.
Toute l’Afrique centrale d’ici 2020 ?
La suppression du roaming “devrait augmenter le trafic entre les deux pays”, se réjouit Lin Mombo.
ON ESPÈRE QU’EN 2020, TOUTE L’AFRIQUE CENTRALE SUIVRA L’EXEMPLE
Cette même harmonisation existe déjà depuis 2015 en Afrique de l’Est, entre le Rwanda, l’Ouganda, le Kenya et le Soudan du Sud. En 2016, le Gabon et le Rwanda mettent en place un accord de suppression des frais de roaming.
Cette première initiative Gabon / Congo se conforme à conforme aux recommandations de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). « On espère qu’en 2020, toute l’Afrique centrale suivra l’exemple », souhaite Lin Mombo, par ailleurs président du Conseil africain des régulateurs au sein de l’Alliance Smart Africa.
Smart Africa, organisation pour le développement du numérique et des technologies de l’information et de la communication, comprend 29 pays d’Afrique – dont le Gabon, le Cameroun, le Tchad, le Congo Brazzaville et Sao Tomé-et-Principe en Afrique centrale. Un des objectifs de cette organisation est de mettre en place un réseau unique en Afrique, explique Lin Mombo, qui souhaite que les autres pays africains rejoignent l’initiative.