Invité de France 24 et RFI, le président béninois Patrice Talon a annoncé le retrait des réserves de change du franc CFA qui se trouvent en France. Un pas de plus vers la disparition de cette monnaie, même si le dirigeant béninois n’a donné aucun calendrier.
C’est la première fois qu’un chef d’Etat parle ouvertement de la question des réserves de change que les pays de la zone CFA déposent à la Banque de France. Rien n’indique qu’une décision a été déjà prise. Il s’agirait plutôt d’une déclaration qui anticipe sur quelque chose d’inéluctable, à savoir la disparition du franc CFA.
Politiquement, le détachement du franc CFA de l’euro a été enclenché cette année avec l’annonce officielle de l’éco, le nom de la monnaie qui remplacera le franc CFA en Afrique de l’Ouest. La zone CFA d’Afrique centrale n’étant pas concernée pour le moment. Début octobre, le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, avait déclaré que Paris était ouverte à une « réforme ambitieuse » du franc CFA et que c’était aux pays qui partagent cette monnaie de décider ce qu’ils souhaitent.
L’éco
La naissance prochaine de l’éco signifie donc que la zone monétaire ouest-africaine n’aurait plus besoin de déposer la moitié de ses réserves de change à la Banque de France. Le retrait devrait mettre fin à l’arrimage du franc CFA à l’euro. Ces réserves étant une assurance qui garantit la stabilité du CFA et donc la maitrise de l’inflation.
La future monnaie de la Cédéao, l’éco, pourra néanmoins avec des relations avec l’euro sans qu’elles soient exclusives. Ce qui va donc changer, c’est que les banques de la zone CFA d’Afrique de l’Ouest devront gérer la totalité de leurs réserves de change. Une sorte d’indépendance monétaire que réclame une partie de l’opinion dans la région.