Mis en cause dans une affaire de détournement de 85 milliards de FCFA à Gabon Oil Company (Goc), selon le quotidien L’Union, l’ancien directeur général de la société parapublique serait poursuivi pour bien moins que ça. Selon les avocats de Patrichi Tanasa, ce dernier serait inculpé pour un détournement de 20 millions de francs CFA.
Incarcéré à la prison centrale de Libreville dans le cadre l’opération «Scorpion», l’ancien dirigeant de Gabon Oil Company (Goc) Patrichi Tanasa est «au demeurant inculpé pour un détournement de 20 millions de francs CFA». C’est ce qu’ont affirmé ses avocats, dans un communiqué publié le 3 décembre.
La semaine dernière, le quotidien pro-gouvernemental L’Union évoquait plutôt un trou de 85 milliards de francs CFA dans les caisses de la compagnie nationale des hydrocarbures, creusé par Patrichi Tanasa. Démentant fermement cette information, ses avocats, Anges Kevin Nzigou, Richard Sedillot et Boris Rosenthal, ont estimé que «cette campagne n’est ni plus ni moins qu’une tentative de manipulation de l’opinion publique à laquelle il convient de confronter la réalité des faits et de la procédure».
Dans leur déclaration, les conseils du patron «déchu» de la Goc ont également déploré la nature de la procédure ayant abouti à l’interpellation de leur client. D’autant que «certaines interpellations ont eu lieu en pleine nuit et, en tous cas en dehors, des horaires prévus par les textes en vigueur, par des services autres que judiciaires et sous le contrôle d’aucun officier de police judiciaire». De plus, ont-ils regretté, «le droit à l’avocat a été violé en ce que les services de police n’ont pas mis en œuvre la possibilité pour les gardés à vue de s’entretenir le temps prévu par les textes dans la confidentialité prévue par la loi».
Les avocats de Patrichi Tanasa ont par ailleurs fustigé l’inexistence de «l’accès à la procédure pendant toute la mesure de garde à vue, et ce malgré le rappel constant des conseils des gardés à vue auprès des services de la DGR». Ils ont également fustigé le fait que les juges d’instruction spécialisés ne sont en aucun cas venus pallier ces graves violations procédurales au contraire. «C’est sans débat contradictoire pourtant indispensable à la procédure du mandat de dépôt que monsieur comme d’autres ont été incarcérés», ont souligné les avocats.
Suite à cette chaine d’irrégularité et entraves au droit, Anges Kevin Nzigou et ses collègues ont jeté un regard suspicieux sur l’opération «Scorpion». Selon eux, il ne s’agit ni plus ni moins que d’«une chasse aux sorcières ayant pour objectif un règlement de compte entre différentes personnalités de la majorité présidentielle». À cet effet, ils ont promis mettre de en œuvre «les mécanismes nationaux et internationaux afin que justice soit rendue».