Les propositions de Guy Nzouba Ndama, faites lors de la rentrée politique de son parti Les Démocrates, à Mouila, ne laissent pas la classe politique indifférente. Après Julien Nkoghe Bekale, Alexandre Barro Chambrier les a réprouvées.
Après le Premier ministre gabonais qui avait rejeté les propositions faites par Guy Nzouba Ndama, lors de la rentrée politique de son parti, Les démocrates (LD), le 14 décembre, d’autres acteurs politiques questionnent les propositions de sortie de crise suggérées par ce dernier. Notamment, l’appel à la réconciliation nationale, la dissolution de l’Assemblée nationale et du gouvernement actuel, pour donner lieu à un gouvernement de restauration. Si leurs motivations ne sont pas les mêmes que celles brandies par le chef du gouvernement, ils réprouvent eux aussi ces propositions.
Le Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), d’Alexandre Barro Chambrier, ancien frère d’armes de Guy Nzouba Ndama, «se demande si les propositions avancées, à savoir, la formation d’un gouvernement de salut public et la dissolution de l’Assemblée nationale sont de nature à apporter une solution durable à une crise si profonde». À ce questionnement le Pr Wilson André Ndombet signale qu’avec Ali Bongo, une telle expérimentation a eu lieu au sortir du dialogue d’Angondjé, mais s’est soldée par un échec. «Le seul résultat gagnant du pouvoir a été de consolider les attributions constitutionnelles du président de la République qui reste la clé de voûte des institutions», a-t-il estimé, renforçant à priori l’idée selon laquelle le président de LD veut offrir au “système Bongo” une bouée de sauvetage alors que tout l’accuse.
Fort des échecs des arrangements essayés auparavant sans aboutir à des résultats probants, le RPM considère que «les solutions d’apaisement ne peuvent venir que si les problèmes de fond sont réglés, notamment au sommet de l’État». Le parti de Barro Chambrier qui dispose de quelques élus à l’Assemblée nationale oppose aux propositions de Nzouba Ndama la question de l’alternance démocratique à la tête du pays.
Selon André Ndombet, la formation d’un gouvernement d’union nationale se fonderait sur des «arrangements politiciens en vue du positionnement de soi et des siens avec les conséquences ou risques actuels de fissuration de la cohésion nationale». Face à de telles propositions, le RPM appelle ses militants à «redoubler de vigilance et à persévérer dans la lutte qu’ils mènent dans l’intérêt de l’émancipation du peuple gabonais».