Le moins que l’on puisse dire, c’est que la sortie de l’auberge chez nous avec ce nouveau coronavirus n’est pas pour demain. C’est que la progression, ces derniers temps, des statistiques liées à cette pandémie du Covid-19 est telle qu’un possible assouplissement des mesures actuelles paraît difficilement envisageable. Chaque jour qui passe apporte son lot de chiffres effrayants.
Cette progression négative trouve son origine dans l’extrême relâchement constaté de la part des populations, qui ne semblent pas prendre l’exacte mesure de la gravité de la situation. Depuis l’apparition du Covid-19 au Gabon, la batterie des consignes édictées par le gouvernement ne fait pas l’objet d’une observation stricte de la part des uns et des autres. D’où une intensification des messages du gouvernement destinée à rappeler l’impératif d’une vigilance accrue quant au respect des gestes barrières.
Mais en dépit de ces rappels à l’ordre, rien n’y fait. Les attroupements sont observés ici et là, au mépris de la distanciation physique. Les veillées mortuaires attirent toujours autant de monde qu’avant, les lieux de commerce toujours très fréquentés ; tandis que les lieux d’embarquement des bus connaissent une affluence qui favorise des contacts étroits entre personnes, facteur de contamination. C’est peu de dire que les gestes barrières peinent à être adoptés. Et si le gouvernement n’avait pas rendu le port du masque obligatoire, nul doute que très peu en porteraient.
En effet, pour une proportion importante de la population, la prise de conscience individuelle quant à l’ampleur que prend cette pandémie demeure très faible. L’espoir de voir davantage de personnes souscrire aux gestes barrières se dilue chaque jour. Ce qui a pour conséquence l’évolution inquiétante de cette pandémie. La meilleure illustration de cette regrettable insouciance se trouve dans le franchissement allègre des différentes barres fatidiques qui nous sont servies jour après jour. Depuis les 100 premiers cas testés positifs, cette accélération est restée continue, jusqu’à atteindre ce jour plus de 2 600 cas positifs, et 17 morts.
Dans le même temps, de nombreux foyers ont éclaté à l’intérieur du pays. Après Bitam et Port-Gentil, « l’embrasement » a atteint Bifoun, Lambaréné, Franceville, Oyem, Koula-Moutou, Lastourville et Mouila. Cette extension fulgurante a également débouché sur la mise en œuvre de nouvelles stratégies de lutte, notamment avec l’installation d’un réseau de centres de dépistage massif ainsi que des unités d’analyse.
E. NDONG-ASSEKO