Des militaires seraient impliqués dans le dernier cambriolage enregistré à l’Engong Stadium d’Oyem. Commis à la garde de l’infrastructure sportive, deux d’entre eux ont été placés en garde à vue.
Dans la suite du cambriolage enregistré, dans la nuit du 28 au 29 mai dernier, à l’Engong Stadium près d’Oyem dans le Woleu-Ntem, l’enquête a donné ses premiers résultats, même si elle n’est pas encore clôturée.
Pour rappel, l’Engong Stadium, communément appelé stade d’Oyem, a été l’objet d’un second cambriolage, il y a moins d’une semaine. Saisi par le chef du Service provincial de la Jeunesse et des Sports, le parquet a ouvert une enquête. Et déjà, deux suspects ont été appréhendés et placés en garde-à-vue. «L’antenne qui est chargée de l’enquête m’a fait le point sur l’avancée de celle-ci. Au stade où nous en sommes, il est regrettable de constater que ce vol implique certains militaires qui sont en poste actuellement au stade Engong pour la surveillance de celui-ci, suite au premier vol qui avait été perpétré», a déclaré le procureur de la République près le tribunal de première instance d’Oyem, enregistré par le correspondant de Gabonreview à Oyem.
Empreintes de Rangers
Il se trouve que lors de la descente des autorités, le 29 mai dernier, sur les lieux du deuxième brigandage enregistré dans ce stade, les premiers éléments notés par les enquêteurs étaient des empreintes de rangers visibles par endroits. Les rangers sont connus pour être des chaussures de combat montantes utilisées principalement par les militaires.
La piste était bonne. Deux militaires sont en cause, et pour Rodrigue Ondo Mfoumou, «c’est vraiment regrettable». «C’est vraiment dommage de constater que les personnes que nous choisissons pour veiller à la sécurité des biens et personnes soient les auteurs des vols», a-t-il laissé entendre indiquant que l’enquête suit son cours. «Nous n’avons pas encore mis la main sur tout le monde mais nous espérons que ça se fera», a-t-il ajouté. Certaines langues accusaient déjà les populations des villages impactés par la construction du stade et qui réclament au gouvernement, des indemnisations pour destruction de leurs cultures lors des travaux, et à en croire le procureur, on s’éloigne de cette piste.
«Les hommes en tenue ne sont pas au-dessus de la loi»
«Ce qu’il faut retenir c’est que cette enquête avance et va aboutir puisque nous avons déjà certains noms et nous avons retrouvé certains écrans plasma aux domiciles de certains militaires», a déclaré Rodrigue Ondo Mfoumou. «Puisque ce n’est pas le premier vol, il y a eu un précédent vol, lorsque ces derniers avaient simulé un incendie, il y a plusieurs écrans qui avaient été emportés et, aujourd’hui nous sommes vraiment convaincu que ce vol n’a pas été perpétré par des personnes qui sont loin. Ce sont des personnes qui sont dans les alentours puisqu’en retrouvant certains effets chez nos agents de force de défense et de sécurité, vous comprenez que ce n’est pas un fait qui provient d’ailleurs», a-t-il expliqué.
Le procureur espère avoir des résultats satisfaisants dans les plus brefs délais et promet que des sanctions seront de mise. «Même si ce sont des hommes en tenue, ils ne sont pas au-dessus de la loi. S’ils ont décidé de voler, ils seront traités comme des voleurs. Ils risquent la peine d’emprisonnement et pour ce qui est des sanctions administratives, leur administration se chargera de ça», a souligné le procureur de la République près le tribunal de première instance d’Oyem.
Auteur : R.N. depuis Oyem pour Gabonreview