Pour diverses raisons, les patients hésitent à se rendre dans les formations sanitaires en cette période de Covid-19. « On voit d’ailleurs moins de malades chroniques, moins de victimes d’AVC… Il est donc possible que des patients renoncent à venir, peut-être par peur d’être contaminés », fait remarquer une infirmière du Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL). Et le constat est quasiment le même dans l’ensemble des structures hospitalières de la capitale.
Cette crainte se justifie-t-elle, lorsqu’on sait que ne pas consulter un médecin en cas de malaise est semblable au refus d’étancher sa soif en présence d’un breuvage ? La peur du Covid-19, associée parfois à une mauvaise communication, pousse les malades à bouder les cabinets de médecine, même lorsque leur état de santé nécessite un suivi médical régulier.
Pourtant, crises cardiaques, accidents vasculaires cérébraux (AVC), intoxications aiguës ou formes graves de cancers restent une réalité. Et dans les faits, les dangers ne sont pas toujours aussi présents qu’on le croit. Admise au CHUL il y a quelques jours, Marielle E. reconnaît avoir été sauvée aujourd’hui, grâce à la vigilance de sa fille, qui l’avait directement conduite à l’hôpital, une fois le malaise déclaré.
« J’ai failli perdre la vie, parce que j’ai hésité à me rendre à l’hôpital. N’eût été la présence de ma fille, on parlerait de moi au passé en ce moment. J’exhorte les uns et les autres à se rendre chez le médecin dès qu’ils se sentent mal. Il ne faut pas faire attention à ce qui circule sur les réseaux sociaux, où des mauvais témoignages sont faits sur les centres de santé. Refuser de venir à l’hôpital contribue à nous tuer davantage », explique-t-elle.
Mais, même si une partie de la vie semble suspendue en ce moment, les maladies chroniques et autres problèmes de santé, eux, n’ont pas disparu par la simple omniprésence du coronavirus.
F.S.L.