Les pays membres de l’espace Schengen ont récemment décidé d’interdire aux ressortissants de certains pays africains d’entrer sur leurs territoires. Une décision n’ayant pas laissé insensibles les autorités gabonaises qui ont mandaté le ministre d’État en charge des Affaires étrangères, Alain-Claude Bilie-By-Nze, pour échanger, ce 29 juin, avec les ambassadeurs de l’Union européenne (UE) au Gabon. En substance, le Gabon pourrait répliquer si cette mesure s’étend à ses ressortissants.
Alors que la décision des autorités de l’UE d’interdire l’entrée sur leurs sols aux ressortissants des pays africains fait déjà couler encre et salive sur le continent, les autorités gabonaises ont décidé de réagir, notamment pour mieux cerner les contours de cette affaire. Ce 29 juin, le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, Alain-Claude Bilie-By-Nze, a reçu, «à la demande des plus hautes autorités», les ambassadeurs de l’UE, notamment de la France, de l’Italie, de l’Espagne et de l’Allemagne.
Selon les notes du ministère gabonais des Affaires étrangères, l’ouverture prochaine des frontières de l’UE et la liste de pays dont les ressortissants seront autorisés à l’accès dans l’espace des 27, constituait le menu essentiel de cette réunion. «Au terme de nos échanges fructueux, il est apparu que la liste établie, selon des critères fixés par l’UE, sera connue avant le 1er juillet et sera évolutive», a indiqué, sur sa page Facebook, le ministre des Affaires étrangères.
Le chef de la diplomatie gabonaise a indiqué à ses interlocuteurs que le Gabon, pour sa part, décidera également dans les prochains jours de l’ouverture de ses frontières, selon les critères qu’il arrêtera. «Il pourra de même choisir d’appliquer ou non la réciprocité selon que ses ressortissants seront autorisés à entrer dans l’espace européen ou non», a ajouté Alain-Claude Bilie-By-Nze.
Les Affaires étrangères précisent que les critères d’accès dans l’espace européen ne concernant que les voyages touristiques, les Gabonais ayant le statut de résident dans l’un des États membres de l’UE ne sont pas concernés par les mesures de restriction liées au Covid-19.
La décision de l’Union européenne d’interdire son territoire aux ressortissants de nombreux pays africains fait suite à la propagation du coronavirus dans ces pays. Ce qui a poussé le député camerounais du Social democratic front (SDF), Joshua Oshi, à s’offusquer à travers une lettre adressée au président Paul Biya, l’invitant à appliquer la réciprocité. «Nous ne pouvons pas être victimes d’un virus venant de l’espace Schengen et en payer le prix… C’est inacceptable !», a écrit le député, ajoutant qu’«aucun ressortissant des pays de l’espace Schengen ne doit également être autorisé d’entrer au Cameroun durant cette période d’interdiction, quel que soit son statut diplomatique ou sanitaire».