L’OMS veut enquêter sur l’origine du Covid-19. Alors que le bilan de la pandémie de ce coronavirus dépasse désormais les 500 000 morts, l’institution avertit lundi 29 juin qu’en l’absence de solidarité mondiale, le « pire est à venir ».
« Nous pourrons mieux combattre le virus lorsque nous saurons tout sur le virus, y compris comment il a commencé », a déclaré le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, au cours d’une conférence de presse virtuelle.
« Nous enverrons une équipe la semaine prochaine en Chine pour nous préparer à cela et nous espérons que cela nous permettra de comprendre comment le virus a commencé et ce que nous pouvons faire à l’avenir pour nous préparer », a-t-il annoncé.
Trouver la pièce manquante de la transmission à l’homme
Six mois après que la Chine a fait officiellement état de l’apparition de la maladie en décembre dans la région de Wuhan, le nouveau coronavirus a entraîné la mort de plus de 500 000 personnes dans le monde.
Les travaux des chercheurs de l’Institut de virologie de Wuhan ont démontré que la séquence du génome du nouveau coronavirus est à 80 % similaire à celle du Sras, à l’origine d’une précédente épidémie en 2002-2003, et 96 % à celle d’un coronavirus de chauve-souris.
La grande majorité des chercheurs s’accordent ainsi à dire que le nouveau coronavirus SARS-CoV-2, à l’origine de la pandémie, est sans doute né chez la chauve-souris, mais les scientifiques pensent qu’il est passé par une autre espèce, pas encore connue, avant de se transmettre à l’homme.
C’est cette pièce du puzzle que la communauté scientifique internationale et l’OMS espèrent découvrir afin de mieux comprendre ce qui s’est passé, pour mieux cibler les pratiques à risques et éviter une nouvelle pandémie.
Le débat sur l’origine du virus a également des répercussions diplomatiques, les États-Unis accusant le laboratoire chinois, à Wuhan, d’être à l’origine du coronavirus, ce que dément Pékin.
« Nous voulons tous que tout cela se termine »
« Demain, six mois se seront écoulés depuis que l’OMS a reçu les premiers rapports concernant un groupe de cas de pneumonie de cause inconnue en Chine », a souligné Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Il y a six mois, aucun d’entre nous n’aurait pu imaginer comment notre monde, et nos vies, seraient bouleversés par ce nouveau virus. »
Six mois après, plus de 10 millions de cas ont été recensés, dont près de la moitié sont aujourd’hui considérés comme guéris.
« Nous voulons tous que tout cela se termine. Nous voulons tous reprendre nos vies. Mais la dure réalité est que c’est loin d’être fini », a indiqué le chef de l’OMS. Il a également redit, comme la semaine dernière, que la pandémie « s’accélère » actuellement.
Et face à un « monde divisé » et à « un manque d’unité nationale et de solidarité mondiale, (…) le pire est à venir », a-t-il averti.
Soulignant qu’un vaccin sera un « outil important » pour contrôler le virus sur le long terme, il a appelé dès à présent les gouvernements et les citoyens à « ne pas perdre espoir » et à mettre en place des « solutions simples » afin de « sauver des vies maintenant ».
Il a ainsi appelé les gouvernements à « tester, tracer, isoler, et mettre en quarantaine les cas », demandant aux personnes de respecter les mesures d’hygiène, de porter un masque lorsque c’est nécessaire et de respecter les règles de distanciation.
Selon le directeur général de l’OMS, « le virus se propage de manière agressive ». Les États-Unis sont le pays le plus touché, suivi du Brésil, du Royaume-Uni, de l’Italie et de la France.
Le Brésil représente « un décès sur 4 de tous les décès dans le continent », a relevé Michael Ryan, directeur des questions d’urgence sanitaire à l’OMS, en encourageant ce pays à unifier davantage ses efforts contre le coronavirus.
Avec AFP