KFC, la chaîne de restauration rapide américaine, est au cœur d’une escroquerie sur fond d’offres d’emploi. Des personnes mal intentionnées garantissent un travail à de dizaines de personnes au sein de cette structure, moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes, alors qu’il n’est est rien en réalité. (Article remis à jour ce 9 juillet à 13h20)
Les fausses propositions d’embauche à des personnes en quête d’emploi sont devenues monnaie courante. Après Géant CKdo, le Société d’énergie et d’eau du Gabon ou Olam, c’est au tour de KFC, la chaîne de restauration rapide américaine, d’être au cœur d’une escroquerie du genre.
Y voyant une bonne opportunité de s’extraire du chômage, plusieurs personnes sont évidemment tombées dans le panneau. L’affaire a été mise au grand jour par le célèbre caricaturiste Patrick Essono Nkouna, plus connu sous le nom de Pahé. «Un gars de là-bas appelle donc les gens pour dire : on recrute au KFC de l’aéroport, mais il faut payer les frais de timbres. Seulement 10 300 francs CFA. Et les gens qui cherchent le « wok » (travail, dans le jargon populaire local, ndlr), de devoir se retrouver là-bas dans les 13 h pile. Ils vont signer les contrats d’embauche», a écrit le dessinateur sur sa page Facebook, le 7 juin.
En plus de 10 000 francs des timbres, les personnes arnaquées se sont également fait soutirer 30 000 francs CFA, pour l’achat des uniformes. Des transactions effectuées par Airtel Money essentiellement. Bien entendu, une fois à KFC pour le rendez-vous promis par leur contact, les victimes se rendront compte de la supercherie. Mais trop tard, le mal étant déjà fait. Et bien entendu, les fraudeurs ne sont plus joignables. «Les gibiers décident d’aller porter plainte du côté de chez les flics du Komo (préfecture de police, ndlr), en ville, qui sont déjà sur d’autres histoires de ce genre de bouffage (…) On attend la suite de l’affaire», a ironisé Pahé. En attendant, KFC gagnerait à communiquer sur cette arnaque pour épargner des potentielles victimes qui ne sont pas encore au courant de cette supercherie.
Mise au point et récrimination de KFC
Après publication de cet article, une dame se présentant comme la chargée de la communication de KFC, a appelé la rédaction pour reprocher à Gabonreview la phrase «En attendant, KFC gagnerait à communiquer sur cette arnaque pour épargner des potentielles victimes qui ne sont pas encore au courant de cette supercherie».
Si la jeune dame assure que son entreprise a communiqué sur le sujet à travers sa page Facebook, Gabonreview estime, pour sa part, que pour un problème pouvant concerner tous les chercheurs d’emploi du Gabon (plus de 200.000 adultes et 46% des moins de 26 ans), il aurait fallu réagir sur des canaux plus officiels et réguliers (radio, télévision, quotidien national, communiqués divers) plutôt que de se contenter d’une mise au point sur une page Facebook comptant une communauté de 30.000 abonnés environ, y venant surtout pour consulter des menus ou des promotions. D’ailleurs, en compulsant après coup la page Facebook de KFC et en y remontant jusqu’en mars dernier, on n’y trouve nulle part une mise au point à ce sujet. Le post de Pahé à l’origine de cet article date du 7 juillet tandis que le dernier post de KFC date du 6 juillet pour annoncer une fermeture momentanée pour «des raisons de maintenance». La gestion de l’image et de la réputation d’une entreprise ne saurait se limiter à Facebook.