Guérir une première fois du nouveau coronavirus (Covid-19) ne signifierait peut-être pas en être immunisé. D’après une étude du King’s College à Londres, mise en ligne lundi dernier sur le site consacré à la recherche médicale Medrxiv, l’immunité basée sur les anticorps d’une personne guérie du Covid-19 peut disparaître après seulement quelques semaines.
La principale auteure de cette étude, Katie Doores, et les chercheurs du prestigieux établissement d’enseignement supérieur britannique ont, pour cette étude, analysé la réponse immunitaire de plus de 90 individus, dont la contamination a été confirmée pour 65 cas par tests virologiques. Chez 60 % d’entre eux, les anticorps « neutralisants », c’est-à-dire ceux capables de détruire le virus, atteignent un pic environ trois semaines après l’apparition des symptômes. Après trois mois, cela tombe à 17 % et pour certains patients, les anticorps ne sont d’ailleurs même plus détectables.
Cette étude confirme également que la gravité du virus a aussi des conséquences sur la réponse immunitaire. Plus les symptômes sont faibles, moins les anticorps résistent. Les malades souffrant pendant plusieurs semaines, que ce soit de fièvre ou de problèmes respiratoires, seront mieux protégés que ceux ayant eu de légers symptômes. Des études similaires menées en Allemagne et en Espagne ayant abouti aux mêmes résultats. Les conclusions de ces travaux sont problématiques à bien des égards, et risquent de compliquer la mise au point d’un vaccin efficace à long terme, qui serait basé sur les anticorps produits par l’organisme après une contamination.
CM